Renvois et références reliés aux textes mémoires de Florian Jutras

mercredi 22 avril 2009

0-4 Seigneurie et Townships



Seigneuries et townships de la région de Drummondville


La carte ci-incluse, je l’ai tracée vers 1965 pour illustrer la région de Drummondville. Soulignés en bleu sont les territoires concédés sous le régime français (avant 1760). Ce sont les seigneuries de Saint-Antoine de la Baie (ou Baie Saint-Antoine) , de Courval et de Nicolet, dont le titulaire était toujours un seigneur, qu’il soit noble ou non. Le fief est exactement la même chose que la seigneurie, sauf qu’il est plus petit.

Quant aux townships (francisés en « cantons ») ils ont commencé à être arpentés et divisés après 1760 selon la méthode britannique. Chaque township comprend un territoire de + ou – 100 milles carrés (12 milles x 9 milles) et a front sur une grande rivière. Les 6 townships qui forment traditionnellement la région de Drummond sont ceux de Grantham, Wickham et Durham sur la rive gauche de la Saint-François, ainsi que Wendover, Simpson et Kingsey sur la rive droite. Tous arpentés entre 1780 et 1810 environ, ils ont été concédés à des lords anglais et écossais pour être habités, un de ces jours, par des Britanniques, ce qui ne s’est pas produit,. À compter de 1815, ils ont été vendus plutôt à des Canadiens-français contre paiement, bien entendu.

Mode d’attribution des seigneuries

Une seigneurie est d’abord un territoire érigé, pendant le régime français (1608-17600 le long d’un cours d’eau important, surtout le fleuve Saint-Laurent. Sa façade est ordinairement de deux lieues françaises (8 km ou 5 milles) Le seigneur s’engage en la recevant à y construire une habitation et un moulin à farine (à eau ou à vent) et doit obligatoirement y concéder des lots au fur et à mesure des demandes. Quand la 1ère rangée de lots est toute concédée, il ouvre la 2e rangée, ensuite la 3e et ainsi de suite jusqu’à épuisement des demandes. À Baie Saint-Antoine, le seigneur Lefebvre a concédé d’abord toute la portion de terre qui longe le fleuve, ensuite la 2e rangée, (La Grande plaine) et la 3e (Le Pays Brûlé). C’est beaucoup plus tard que des demandes sont survenues pour aller plus à l’intérieur des terres.

C’est différent pour la seigneurie de Nicolet. Les seigneurs de la famille Cressé, probablement plus dynamiques, ont concédé des lots jusqu’à l’actuel village de Ste-Perpétue et plus loin du fleuve encore (presque jusqu’à l’actuel N.-D. du Bon-Conseil) . Comme ils manquaient de terres, ce sont eux, les Cressé, qui ont travaillé pour ouvrir la seigneurie de Courval en arrière de celle de Baie Saint-Antoine. Mais le régime français se terminait à ce moment là.

Sous le régime anglais (1760 +)
Quand les Britanniques ont pris le pouvoir en 1760 ils ont laissé fonctionner les quelques 110 seigneuries telles qu’elles étaient déjà érigées sous le régime français. Mais pour les territoires non encore occupés, ils ont procédé comme suit : ils les ont d’abord arpentés, nommés et divisés selon la méthode anglaise des townships. Prenant appuis sur une grosse rivière, ils ont tracé une largeur de 9 milles (environ 15 km ) donnant front sur la rivière. Ensuite, perpendiculairement, une ligne droite de 12 milles (environ 20 km) ce qui a donné un nouveau territoire s’appuyant sur la seigneurie de Courval et de Nicolet, qui a été nommé Wendover, du nom d’une petite ville anglaise du nord-ouest de Londres. On a ensuite divisé le territoire en 12 rangs (ranges) d’un mille de long et en lots de 9 arpents de large.
Note : le petit X rouge indique le 3e lot du 5e rang de Wendover, l’endroit où j’ai grandi. En fin dans le 4e rang, toujours sur le 3e lot (du 4e rang), c’était la ferme de mon grand-père Joseph Prince et de son épouse , ma grand’mère Marie-Louise Massé dit Bouvillier. G. P.
À noter : le mot rang ne signifie pas chemin mais rangées de lots. Tous ces rangs ont été concédés sur papier à des dirigeants anglophones avant 1815 pour services rendus à l’empire britannique. exemples : le 3e rang de Wendover a été concédé à un M. Ramsay de Québec, le 4e rang au lord John Mc Ewen de Glasgow en Écosse, etc, sans que personne ne

vienne jamais ni les visiter, encore moins s’y établir. Le gouvernement les obligeait à les offrir seulement à


des anglophones (non catholiques) anglicans de préférence, mais aussi méthodistes, presbytériens et autres. Cela n’a pas fonctionné : les Anglais, Écossais et Allemands et leurs alliés n’avaient absolument pas le goût de traverser l’océan pour venir défricher une terre ici.

C’était très différent pour les francophones d’ici : à cause des familles nombreuses, les jeunes étaient très à l’étroit dans les seigneuries et réclamaient à cor et à cri des terres dans les townships.

C’est ainsi qu’il faut attendre à 1844 soit un demi-siècle après avoir reçu en cadeau sa terre que M. Ramsey a consenti à céder le 2e lot du 3e rang de Wendover (indiqué par un point rouge) à un francophone, Charles Gariépy, originaire de Saint-Denis sur-Richelieu, âgé de 42 ans et père de 12 enfants. Ont suivi, sur les lots voisins, Cyrille Brassard et Marie Jutras, Louis Jutras et Amélie Grondin (mes arrières grands-parents) en 1846 etc. En 1870 presque tous les lots de Wendover (environ 300) avaient été concédés, tous à des francophones.

Gérald Prince. Avril 2009

samedi 18 avril 2009

La petite histoire de Simpson

La petite histoire de Simpson

Le canton de Simpson a cette forme-ci, mais comme il était pierreux, qu’il comportait de nombreuses savanes et autant de forêts matures, il n’a pas été convoité par les jeunes agriculteurs.

Dans les années 1800, bien peu de jeunes s’y sont établis, mais de nombreux entrepreneurs forestiers y ont loué des terres pour effectuer des coupes à blanc d’arbres (pins, frênes, pruches, etc…érables) , faire flotter les troncs sur la Saint-François jusqu’à Pierreville où ils étaient dirigés intacts ou sciés vers Québec et l’Angleterre. Entre 1890 et 1900, l’historien régional Claude Verrier a repéré pas moins de 9 chantiers différents dans Simpson, Les entrepreneurs les plus connus sont Joseph Carmel (de Nicolet), Ovide Brouillard et Valentine Cooke (le cousin de Mgr Cooke de Trois-Rivières) de Drummondville.

Pour transporter tout ce bois jusqu’à la Saint-François, M. Cooke et des associés ont construit un chemin de fer qui allait de la rivière jusqu’au 9e rang de Simpson. Plus tard, ce tronçon a été vendu au CN et fait partie de la ligne Montréal-Québec-Halifax.

Au fur et à mesure que les lots se « libéraient »de leurs arbres, ils étaient mis en vente par leur propriétaire. C’est ainsi que notre arrière-grand-p`re Joseph Houle a acheté, à la fin des années 1800 le lot no 10 du 6e rang de Simpson pour y établir trois garçons : Adélard, Urbain et Dosithée. À leur mariage, les trois fils ont pris leur section de lot et y ont élevé leur famille.

Comme le chemin qui desservait les lots des rangs 6 et 7 était le même (mitoyen) les gens ont pris l’habitude de nommer ce chemin « Le grand 7 » alors qu’il aurait dû s’appeler « Le chemin des 6e et 7e rangs de Simpson ». Autour se sont établis des Saint-Cyr, Ali (Allie) Lyonnais, etc.

En 1901, quand s’est formée la paroisse religieuse et la municipalité de Saint-Lucien, le lot des 3 frères Houle était le dernier de Saint-Cyrille dans ce rang.
Vers 1930 au moment de la crise , Urbain a décidé de s’en aller aux Etats-Unis avec sa famille et a vendu son lot à notre grand-père. Celui-ci a emprunté de l’argent pour pouvoir le payer mais, à cause de la crise économique, n’a pas pu rembourser les 2 prêts dont l’un de 1500$ et l’autre de 600$. Il a dû déclarer faillite en mai 1932 et ses deux terres ont été vendues à l’encan à la porte de l’église. Il est alors parti pour Saint-Hyacinthe avec grand-mère, Marie-Rose (19 ans, ma mère), Alice, Agénor (Frère Hubert) Fridolin et Lucien, les plus âgés, dont ta mère Yvonne, Germaine, Maurice et Donat restant à DRV ou dans la région.

Par Gérald Prince /lundi 13 avril 2009

vendredi 17 avril 2009

Une histoire d'amour grâce à un "life saver"

MARIE-ROSE HOULE (née le 5 mai 1913)
ROBERT PRINCE
Je suis la première rose de l'année".
"Je suis une petite poulette du printemps".

C'est ainsi que Marie-Rose s'est toujours décrite, quand on lui demandait qui elle était. Fille d'Adélard Houle et d'Odélie Côté, elle est née et a grandi avec ses nombreux frères et soeurs dans le septième rang de Simpson à Saint-Cyrille.
De ses jeunes années, elle ne garde que peu de souvenirs. Elle se rappelle que "les hommes travaillaient fort pour faire vivre la famille;' désignant ainsi son père et ses frères aînés. Malgré cela, la famille vivait des moments difficiles: Marie-Rose se rappelle être déjà allée à l'école nu-pieds. Heureusement, l'école était située tout près, il est même possible que sa grand'soeur, Yvonne, lui ait enseigné, répond-elle lorsqu'on lui demande. En effet, Yvonne avait huit ans de plus qu'elle et, comme elle a enseigné à l'école numéro II de Saint-Cyrille avant d'épouser Lucien Jutras, il est logique de penser ça: Yvonne à 17 ans, enseignant à sa jeune soeur de 9 ans, et sans doute aux autres enfants de la famille.

Un incident est survenu alors qu'elle était pré-adolescente: elle avait été attaquée par le grand chien blond de son oncle Dosithée, mais en était sortie avec quelques égratignures seulement. Si elle n'en n'a pas gardé de souvenir, ses jeunes frères Hubert et Fridolin s'en souviennent encore comme si c'était hier.

Après avoir acquis les éléments de base de la lecture, de l'écriture et du calcul, Marie-Rose est demeurée à la maison pour aider sa mère. Elle est bien fière d'avoir appris à cuisiner et à coudre elle-même son linge alors qu'elle n'avait pas encore quatorze ans, compétences qu'elle a utilisées toute sa vie à son profit et à celui des autres.

Vers 1930, alors qu'elle avait 16 ou 17 ans, elle a fait une rencontre qui allait changer sa vie. Un jour de la Saint-Jean-Baptiste, elle s'était rendue au village de Saint-Cyrille, distant de quatre milles, pour une "séance" à la salle paroissiale: on y présentait en après-midi un spectacle de nature patriotique. Comme c'était la coutume, les filles étaient assises d'un côté, alors que les garçons occupaient l'autre. Avant le spectacle, des garçons, un peu plus dégourdis que les autres, ont lancé des petits pétards à mèche sur le plancher, en dessous des rangées de filles. Même Si les pétards étaient minuscules, on imagine la surprise, les cris et ensuite les fous rires que produisait leur éclatement.

Du côté des garçons, il y en avait un qui était déçu: il n'avait peu eu l'idée d'apporter des pétards pour étriver les filles. En fouillant dans la poche de son veston, il trouve cependant un rouleau de petits bonbons ronds, appelés Life Savers. Il en prend un et dans un grand geste fait pour être remarqué, il le lance sous les chaises des filles, qui poussent de grands cris de surprise par anticipation. Mais, on le devine, le bonbon n'explose pas et, quand les filles constatent le subterfuge, c'est un nouvel accès de fou rire de part et d'autre jusqu'au début de la séance.

Ce petit ratoureux s'appelait Robert Prince... c'est la première fois que Marie-Rose le voyait; c'est la première fois que Robert l'apercevait: c'est ainsi qu'ils ont fait connaissance. En effet, Robert demeurait dans le cinquième rang, ce qui faisait bien cinq milles de distance entre la maison des Houle et celle de Prince, soit une heure et demi de marche ou encore, avec un bon cheval trotteur, un trajet d'une bonne demi-heure par beau temps.

Robert descendait d'une famille acadienne, qui, en 1755, avait fui la déportation avant qu'elle ne se produise et s'était réfugiée à Québec. Le gouverneur de l'époque lui avait donné des terres à Saint­Grégoire de Nicolet, d'où provenait le grand-père de Robert, Cyrille Prince, époux de Georgina Jutras, des pionniers de Saint-Cyrille. Robert était le cadet d'une famille de quatre enfants, trois garçons et une fille: Annette, l'aînée, Philippe et Arthur, enfants de Joseph Prince et de Marie-Louise Massé dit Bouvillier, tous vivants en 1930.

C'est ainsi que Robert s'est mis à fréquenter Marie-Rose "pour le bon motif", comme on disait dans le temps, c'est-à-dire en vue du mariage. Dans sa voiture fine, tirée par sa petite jument, la Nelle, Robert partait les beaux dimanches et parfois les jours de fête pour aller la visiter. Parfois, il revenait à la nuit tombée. Un soir qu'il s'était assoupi, ce sont les soubresauts de la voiture qui l'ont réveillé: la Nelle était entrée dans la bonne cour de ferme et s'en allait directement à son étable... harnais, voiture et Robert compris.

En 1932, on se trouvait en pleine crise économique: même Si elle affectait moins les agriculteurs que les citadins, elle n'en faisait pas moins des ravages en milieu rural. Par exemple, Robert, qui était très adroit menuisier, n'avait presque plus de travail sur les chantiers ou dans les scieries, comme il le faisait à la Celanese et à la Dennison à Drummondville et oeuvrait à l'occasion au moulin à scie Champagne à Saint-Cyrille, tout en restant chez ses parents et aidant aux travaux de la ferme.

Chez les Houle, la situation est devenue intenable: l'achat d'une terre voisine a amené tant de dettes qu'Adélard Houle a dû déclarer faillite en mai 1932 et partir pour Saint-Hyacinthe dans l'espoir d'y trouver du travail. Marie-Rose, qui avait alors 19 ans, a suivi ses parents, où elle a, entre autres, travaillé dans des maisons privées et dans une usine de couture. Très sociable, elle s'est fait rapidement un réseau d'amies, en particulier Madeleine Bienvenue, avec qui elle a gardé contact pendant très longtemps encore.

Quant à Robert, environ une fois par mois, il prenait le train à la gare de Saint-Cyrille et se rendait visiter Marie-Rose à Saint-Hyacinthe, excepté en hiver, disait-il. C'est ainsi, que, après avoir fait sa grand'demande, il l'épousait le 29 septembre 1936, alors qu'il venait tout juste d'avoir 26 ans et son épouse, 23 et demi.

Après un court voyage de noces à Sutton visiter des parents de Robert (la famille de Willibald Larose et de Florida Massé), le nouveau couple s'installe en face de l'église de Saint-Cyrille, dans une maison déjà occupée par Germaine Houle, soeur de Marie-Rose, et Roland Coderre. C'est à cet endroit qu'est né, un beau dimanche midi très chaud, le 18 juillet 1937, le premier enfant du couple, qui fut baptisé par le cousin de Robert, le vicaire Irénée Lavigne, sous les noms de Joseph-Irénée-Gérald, ayant pour parrain et marraine ses grands-parents Prince.

Comme la crise économique sévissait toujours, Robert et Marie-Rose ont décidé d'aller s'installer dans une maison abandonnée depuis près de 20 ans, qui faisait face à la ferme des parents de Robert, sur le lot 223 du 5ième rang, à un kilomètre du village. Cette ferme avait été achetée en 1919 par M. Joseph Prince dans le but d'y établir un jour ses garçons et c'était le cadet qui a, le premier, choisi de s'y installer. Mais ce n'était pas une sinécure: Si les bâtiments étaient en assez bon état, on ne pouvait en dire autant de la maison, construite vers 1865 pièce sur pièce, inhabitée depuis la mort de son ancien propriétaire, Sigfroi Comtois.

C'est ainsi qu'il s'est mis à la tâche de réparer l'immeuble avec l'aide des parents et des voisins, ce qui lui a permis d'y déménager en 1938, juste à temps pour la naissance de Jocelyne, le 8 août. Les démarches, entreprises pour obtenir un prêt du crédit agricole ont porté fruit l'année suivante: le 29 juin 1939, Robert et Marie-Rose achetaient la petite ferme de 52 arpents, avec les bâtisses y dessus construites, pour la somme de 4000 $. Le prêt était remboursable sur 40 ans à raison de 100 $ par année: 50$ au premier jour de l'An et 50 $ le premier juillet...

Pendant les premières années, les remboursements ont été très difficiles à faire, a mentionné plus d'une fois Robert, en rappelant cette époque terrible. Il a fallu une guerre, celle de 1939-45, pour redonner vie à l’économie... Pendant que Robert améliorait la ferme avec l'achat de bétail, les rénovations à la maison (toiture en tôle et lambris d'amiante), le travail occasionnel au village, Marie-Rose s'occupait de la petite famille qui continuait à croître: Gilles en 1940, Réjean en 1942; Jean-Guy en 1944 et Francine en 1949.

Un soir de mai 1942, Robert a pris une décision de première importance: au lieu de porter chaque jour à la fromagerie le lait de son petit troupeau de 10 vaches, il tenterait de le vendre à la pinte. C'est ainsi qu'après avoir mis une dizaine de pintes et de chopines dans le coffre arrière de la voiture fine, il partait avec Gérald et la Nelle vers la grande aventure. C'est chez Zéphirin Lupien qu'il a trouvé ses premiers clients et, quand il est revenu à la maison, il avait tout vendu et s'était fait une clientèle. Quelques mois plus tard, il achetait la "ronne~'de lait d'Hilaire Despins, qui prenait sa retraite. "Avant la ronne, je gagnais 30 $ par mois: avec elle, 30 $ par semaine, répétait-il fièrement pour illustrer le succès de son initiative.

C'est ainsi que, matin et soir au début, il distribuait le lait dans une soixantaine de résidences du village, souvent accompagné par l'un ou l'autre de ses fils, en particulier le samedi, alors que c'était la collecte de l'argent de la vente du lait de la semaine. Chaque jour, même scénario: lever à 6 heures, traite des vaches, pendant que Marie-Rose embouteillait le lait de la traite de la veille, petit déjeuner et départ pour le village par tempête comme par beau temps, par vents et rafales, sous l'orage ou la poudrerie.

Le 8 février 1948, la "cabane à lait" a été entièrement démolie lorsqu'elle a été frappée par un camionneur ivre. Heureusement, ni Robert, ni Gérald, qui se trouvaient à l'intérieur, n'ont été blessés, mais le cheval, le vieux Pit, a "pris "l'épouvante" et a été retrouvé complètement épuisé... par un fermier du 9ième rang de Simpson à Notre-Dame du Bon-Conseil, un bon cinq kilomètres plus loin. Cet accident a sonné le glas de la « ronne »du soir, d'autant plus que certaines clientes avaient maintenant leur « frigidaire ».

Quant à Marie-Rose, en plus d'aider à la préparation du lait et aux soins de la famille grandissante, elle cuisinait, faisait des conserves et des marinades, entretenait un potager, cousait les vêtements de la famille et voyait à la bonne marche de la maisonnée. En plus de l'éducation des enfants, la préparation pour l'école, et quoi encore. De son côté, Robert faisait lever la maison sur un solage (1950) après avoir refait la cuisine d'été, tout en améliorant des bâtiments, où l'on trouvait, en plus des vaches et des chevaux, des poules et des porcs.

C'est en 1949 que Robert a acheté son premier tracteur, un véhicule patenté sur un châssis de camion. En l'essayant avec une faucheuse, il avait malencontreusement blessé Jean-Guy aux jambes. Deux ans plus tard, il se procurait un petit Ferguson tout neuf qu'il allait garder durant toute sa carrière agricole. A suivi, peu de temps après, sa première auto, une Plymouth 1939.

Les années ont passé, les jeunes sont devenus ados, ont fait des études et sont partis chacun de leur côté, faisant leur vie à leur façon. Jocelyne épousait en 1960 Gaston Gendron et Gérald, en 1962, Jacqueline Allard. Coup sur coup, deux décès: Réjean en 1966 et Gilles en 1968. En 1971, deux autres mariages: Jean-Guy et Francine Massé, ainsi que Francine et Denis Limoges.

Désormais, Marie-Rose et Robert sont seuls et reçoivent enfants et petits-enfants en visite régulièrement. Mais la tâche devenant plus lourde à porter, Robert décide de se départir de la "ronne" de lait au début des années 1970 après une trentaine d'années de loyaux services. Il décide d'accepter une offre de concierge dans un édifice à appartements de Drummondville, le Carillon, situé rue des Merisiers. Pendant qu'il s'occupe de réparer des serrures, peindre les murs des locaux libres, bref voir à l'entretien physique de la bâtisse, Marie-Rose, elle, s'occupe des locataires.

Graduellement, le couple s'éloigne de Saint-Cyrille: d'abord en vendant en 1971, la terre cultivable au voisin Rémi Martel et la maison en 1974, à Jean-Claude Lemire. D'un autre côté, il achète une maison unifamiliale au 178 de la rue de Maisonneuve à Drummondville, à deux pas du Carillon. C'est en 1980 que Robert met un terme à sa carrière active, à l'âge de 70 ans. Cela ne veut pas dire qu'il ne va rien faire de ses journées. Jusqu'à son décès le 11 mars 2001 à l'âge de 90 ans, il s'occupe de l'entretien de la maison et de la gestion de ses affaires, tout en fréquentant des organismes d'appui aux personnes âgées.

Quant à Marie-Rose, elle continue à coudre et à faire la popote tant qu'elle en a été capable, recevant parfois de nombreux enfants et petits-enfants aux Fêtes, tout en menant une vie sociale active dans son milieu et en continuant à entretenir des liens avec de très nombreuses personnes chères Depuis le 28 octobre 2001, elle réside au CHSLD Frédéric-Hériot de Drummondville, au 75 de la rue Saint-Georges, où elle se dit très bien traitée par le personnel et entourée de nombreuses personnes. Elle qui est toujours aussi sociable, la présence de visiteurs constitue toujours une grande joie.

Par Gérald Prince à l'occasion du 90e anniversaire de naissance de sa mère Marie Rose.

Note :Marie-Rose est décédée le 10 mars 2005 à l’âge de 91 ans, 7 mois et cinq jours. Ses funérailles ont eu lieu à l’église de St-Cyrille et elle fut inhumée dans le lot familial avec Robert, Réjean et Gilles.

Publié par Florian Jutras à l'adresse 21:22 1 commentaires

Clément Jutras a dit…
J'ai beaucoup apprécié lire ce récit, merci beaucoup à Gérald de partager ces moments de vie avec nous.
19 avril 2009 06:56 .

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE DE DRUMMOND



Nous voici à Drummondville, ce dimanche de Pâques le 8 avril 1928.

Il y a tout juste 81 ans! Le temps est nuageux et doux quand, vers 13 h, la débâcle survient; sur la rivière Saint-François. Les eaux en crue, charriant une multitude de blocs de 'glace avec fracas, attirent une foule de curieux au formidable spectacle qui se déroule sous leurs yeux.
Des centaines de personnes, à l'extrémité des rues DuPont, Bellevue, Bérard et autres, réalisent tout-à-coup avec stupeur que le pont du chemin de fer du Canadien National chancelle et est en train de s'effondrer. Tous supposent que les autorités ferroviaires ont avisé les conducteurs de trains de l'imminence du danger De l’autre côté de la rivière, Chemin Hemming les sœurs Martel pensent la m,ême chose: Malvina (Mariée à Donat Grondin) et Régina (à Napoléon Bernier) quant tout-à-coup, un peu avant 16 heures, elles entendent venir le train de passagers de l’Océan Limitée en provenance de Halifax, qui siffle en passant à St-Cyrille. C’est jour de fête, il doit être bondé de passagers

Faisant preuve d’une admirable présence d’esprit, elles s’emparent de tout ce qui leur tombe sous la main : un tablier blanc, une jupe rouge, et partent en courant sur la voie ferrée en agitant les bras et en criant. Le conducteur du train, Malvin Houston, les a vues, mais, tel un capitaine de vaisseau au moment du naufrage, il ordonne à son adjoint de sauter et reste aux commandes jusqu’à la fin. La vitesse est réduite, mais ce n’est pas suffisant : les sœurs Martel doivent se lancer contre une clôture et voient la locomotive et le wagon à bagages tomber dans les eaux tumultueuses, alors que le premier des 12 à 14 wagons du train reste en équilibre instable au bord du gouffre :

Les quelque 400 à 600 passagers du convoi sont évacués indemnes vers les maisons et les fermes voisines et joindront Montréal dans les heures suivantes. La tragédie aura fait quatre victimes :M. Houston, deux bagagistes et un jeune Drummondvillois, Léo Joyal, qui, trop près de l’accident, a été précipité dans la rivière au moment du choc, Quant à l’adjoint du chauffeur, il en a été quitte pour une cheville brisée. Quant aux soeurs Martel, en plus de la fierté ressentie d’avoir contribué à sauver la vie de tant de gens, elles ont été félicitées publiquement et ont reçu chacune une médaille d’Argent gravée à leur nom et une bourse de 500$ du Canadien National.

Auteur Gérald Prince L'EXPRESS DRUMMONDVILLE WWW.JOURNALEXPRESS.CA


LE MERCREDI 8 AVRIL 2009

mercredi 15 avril 2009

Accro à Spider solitaire

Accro de spider solitaire

Il est 10h30. Je vais me coucher en passant par le bureau pour fermer l’ordi.
J’ai bien le temps d’une petite partie de Spider solitaire. J’ai réussi à faire une pile, mais je suis bloqué. Sûrement qu’au deuxième coup ça va passer comme du beurre dans la poêle. Si ça ne passe pas, c’est clair que je vais me coucher. Ça ne passe pas. Au lieu de fermer je clique « recommencer la partie ». La fois d’après je me trompe et je clique sur « Nouvelle partie ».

Sur cette nouvelle partie je bloque juste à la fin. On ne peut laisser cela là. L’automatisme s’installe. À 12h30 je me lève pour aller aux toilettes. Je fermerai l’ordi en passant. Naturellement je finis la partie commencée jusqu’au cul de sac. Ma chaise est en velcro. Je ne puis plus me relever. Vers 1h30 Noémi arrive. « As-tu besoin de l’ordi, moi je vais me coucher. « Elle me répond que elle aussi est fatiguée et qu’elle va se coucher. Je remets la main sur la souris. Un fluide programmé dans mes veines commande toujours les mêmes opérations avec les mêmes résultats.

C’est con de jouer à ce jeu con aux petites heures de la nuit. Il y a du tennis demain. Je ris de moi, je suis accro mais je continue. 2h30 Ghislaine inquiète se lève. Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu ne t’endors pas! « C’est rien que je lui réponds, je finis la partie et je vais me coucher. »

Par je ne sais quel sort je ne réussis pas à vider l’écran. Je ne réussis pas plus à me lever et à remplir les promesses maintes fois répétées de tout fermer.

Je ne recommence même plus avec l’espoir de réussir. Je recommence point. Je suis un robot de Spider solitaire. Rien ne peut plus changer ma programmation. Je joue. Les rouages de mes décisions et de mes rationalisations fonctionnent à la normale sans fatigue, sans stress, cependant ils ne commandent plus l’action. Les décisions ne s’exécutent plus. Quelqu’un est passé aux commandes et agit par moi sans que je me rebiffe, avec ma collaboration même.

Deux heures sont passées depuis que Ghislaine est venue. Je le réalise, le petit jour s’en vient. J’étudie mes blocages, je varie mes opérations, parfois je viens proche de finir mais ça bloque sans que j’en sois frustré. C’est ainsi, je recommence. Le fatalisme a un nom, il s’appelle Spider solitaire. Toutes les raisons du monde et même tous les amours du monde n’arriveraient pas à me faire quitter le jeu.
Il faudrait un miracle.

À 5h15, ça n’a plus de bon sens, je suis ridicule et je souris bêtement à mon ridicule mais je continue. Finalement le miracle se produit. Je réussis à classer toutes les cartes. Je me lève sans joie, je ferme l’ordi et je vais me coucher comme un automate qui a terminé sa programmation. Je n’ai même pas le ferme propos de ne plus recommencer. Je sais que cet engluement peut m’atteindre un moment ou l’autre ou une nuit ou l’autre.

Je comprends un peu mieux, me semble-t-il ce que signifie « être accro ». Spider solitaire est après tout une drogue inoffensive et un jeu peu coûteux. Quelle doit être la spirale infernale des accros de la drogue ou du jeu à l’argent. Cette paralysie qui immobilise les plus généreux élans de vie connaît-elle des remèdes efficaces? Appelez-moi un docteur.

mardi 14 avril 2009

MARQUÉPOUALLÉAULAC

MARQUÉPOUALLÉOLAC

Le lendemain de l’histoire des bottes je rencontre Paul-Émile. Il s’approche de moi, me regarde le front puis enchaîne…
« Te rappelles-tu toé du lit jaune placé à la tête de l’escalier près de la lucarne de façade dans lequel nous dormions? »

« Un soir, c’était en décembre probablement l’annonce d’une tempête de neige nous étions plus bruyants qu’à l’habitude. « Taisez-vous les ptits gars, c’est le temps de dormir » nous avait a répété plus d’une fois pôpà. Un silence de quelques secondes puis le vacarme recommençait. « Je vais monter!» Un silence à peine plus long et ça reprenait de plus belle. Nous nous amusions à glisser chacun notre tour sur les genoux de l’autre. »

« La porte s’ouvrit en bas, ça parlait fort. Les tantes Alice et Lucienne venaient d’entrer. Nous en avons profité pour doubler nos exploits. Tu te souviens Florian, c’était à ton tour. J’ai levé les genoux plus haut qu’à l’habitude. Et bang, tu t’es ramassé la tête sur le bord coupant du pied de la couchette qui était en érable ou en chêne. Ça saignait. Ta jaquette blanche était toute tachée de sang. Tu braillais comme un veau. Moé j’savais pas quoi faire. On est monté voir ce qui se passait. Il y avait Môman, matante Alice qui parlait toujours très fort, matante Lucienne qui parlait encore plus fort. Puis tu es descendu dans leurs bras.. Vite on a mis la bombe sur le premier rond du poêle pour faire chauffer de l’eau. »

« Pendant qu’on s’affairait en bas autour de toéi, je restai dans le lit blotti sous les couvertures, craignant d’être chicané. Après un certain temps j’ai entendu matante Lucienne dire « C’est pas grave en vla un autre de MARQUÉPOUALLERAULAC. Marquépoualleraulac, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire mais je m’aperçus que tu avais quelque chose que je n’avais pas. Tes larmes on séché. Tu es revenu te coucher tout fier, tu étais MARQUÉPOUALLÉOLAC. »

« Ça voulait dire quoi? Je ne l’ai jamais su. »

« R’garde moé donc toé! Qu’est-ce que tu as sur le front à la racine des cheveux, en haut à droite?

« Ah oui! c’est une cicatrice. J’ai été MARQUÉPOUALLÉOLAC » ai-je répondu comme on referme un livre d’histoire que l’on range sur les tablettes du temps passé.

NDLR
À cette époque quelques habitants de St-Zéphirin et probablement des autres paroisses environnantes envoyaient en pacage, l’été, sur une île à l’entrée du lac St-Pierre près de Sorel, les jeunes taures qu’ils ne tiraient pas. Pour reconnaître leurs bêtes à l’automne les propriétaires les marquaient au fer rouge. D’où l’expression « marqué pour aller au lac » que tante Lucienne en finale de ses bons soins m’avait servi ce soir là.
J’en ai compris le sens que beaucoup plus tard. Aujourd’hui je suis encore fier de ma cicatrice comme d’une blessure témoin de mes exploits pendant la guerre de l’enfance.

samedi 11 avril 2009

Descendants de Hormidas Jutras

Au 6 octobre 1999 on dénombrait 602 descendants. Nous voulons savoir le nom et la date de naissance des descendants nés après cette date. Ce serait merveilleux d'avoir la collaboration d'un ou une responsable pour chacune des 9 familles concernées.

Évelina
Alcide
Marie
Alfred
Lucien
Juliette
Alice
Lucienne
Anysie Yvette

Vous communiquez les résultats de vos recherches à Clément Jutras au 1565 rue Poitiers, Terrebonne. J6X 4P3. Téléphone : 450 492-6922. courriel : clmntjut@videotron.ca
Les résultats de cette mise à jour des descendants d'Hormidas sera à votre disposition dans le blogue Jutras : http://albumjutras.blogspot.com/

vendredi 10 avril 2009

jeudi 9 avril 2009

Notes complémentaires sur St-Zéphirin

Mon cousin Gérald Prince nous fait parvenir des renseignements précieux sur l'histoire de St-Zéphirin. Il met à notre disposition tous les documents de cette page. En cliquant sur ces photos vous pourrez en lire le texte. Un gros merci.





1- La liste des curés de St-Zéphirin de 1848 à 2008) (un clic vous permet d'agrandir et de lire)


Données précieuses sur l'histoire de St-Zéphirin et de son église











Merci également à Paul Leclerc pour les notes sur la seigneurie de Courval.











mercredi 8 avril 2009

Extrait de baptême


mardi 7 avril 2009

Album - La maisonnée d'Hormisdas

La maisonnée d'Hormidas
Dominique Jutras ou Joutras dit Desrosiers, né en 1843 à Saint-Séverin-de-Paris de Pierre Jutrat, est l’ancêtre de la lignée des Jutras dont est issu Hormidas à la septième génération.

Hormisdas est né le 13 avril 1867 à St-Zéphirin. Il épouse Éloïse Courchesne le 23 août 1892. Le couple aura 12 enfants dont 3 meurent en bas âge. Éloïse décède le 30 mai 1910 et Hormidas trente quatre ans plus tard, le 28 déc 1944.

Petite histoire de famille :

Le père de Hormisdas, Joseph Jutras est né à la Baie-du-Febvre en 1826 de Angèle Vanasse et de François Jutras. Il est le quatrième d’une famille de 14 enfants, dont 7 garçons et 7 filles. (Notre histoire une répétition) . Il se marie à l’âge de 29 ans à Marie Dionne.

En 1840 son père François achète et défriche des lots à St-Zéphirin de Courval dans le rang St-François. En 1855 Joseph reçoit de son père à l'occasion de son mariage une terre située dans la concession St-Alexandre lot 72 de la paroisse de même paroisse. Joseph bâtit sa maison sur cette terre. Joseph et Marie ont cinq enfants dont quatre survivent. Hormidas, le dernier des survivants vient au monde le 12 avril 1867.

Sa sœur aînée Exilia née le 13 mai 1865 deviendra célèbre dans la famille par ses trois mariages et ses 22 enfants dont huit périrent de la grippe espagnole.

En 1869 une loi établit le conseil de l’instruction publique qui sera remplacé en 1875 par un surintendant de l’instruction publique nommé à vie et non responsable devant la chambre. C'est sous ce régime dirigé par les Évèques que Hormisdas fréquentera l'école du rang St-Alexandre.

En 1894 les producteurs laitiers du rang décident de bâtir une fromagerie qui sera en opération jusqu’en 1961.

En 1892 Hormidas épouse Éloïse Courchesne et hérite de la terre paternelle avec l’obligation d’entretenir ses parents jusqu’à leur mort. Son père décède le 18 novembre 1894 à l’âge de soixante-sept ans Marie sa mère survit 18 ans à son mari. Elle décède à l’âge de 88 ans le 1er novembre 1912 soit deux ans après le décès d’Éloïse épouse d'Hormisdas

Le 18 novembre 1902 Hormidas achète de Ludger Lahaie une partie du lot 73 qui est adjacent à l’ouest à la terre qu’il possède déjà. Le lot mesure un arpent de largeur par 30 arpents de profondeur. Sont inclus dans l’achat au prix de 3000$ le bâtiment en place (shed à machine) et six vaches.

En 1905, afin d’abriter plus convenablement sa famille qui compte déjà huit enfants, il construit la maison qui déménagée se trouve présentement au Village d’Antan. La première maison sera utilisée comme hangar.

Au décès de Éloïse ce sont les plus âgées de ses filles Evelina (17 ans ) puis Marie (15 ans) qui prennent la charge des enfants.

Vers 1918 Hormidas achète la terre et les bâtiments adjacents à la sienne du côté ouest. Cette terre sera léguée à Alcide à son mariage le 16 juin 1920.

En 1926 il achète un magasin général à la Visitation pour Alfred qui se marie la même année.

En 1939 il léguera sa terre à son plus jeune fils Lucien. Hormisdas décède le 30 décembre 1944 à l’âge de soixante-dix-sept ans .

Descendance
Hormidas et Éloïse engendrent 12 enfants dont trois meurent en bas âge. Les neuf survivants se marieront et auront 84 enfants dont 16 meurent en bas âge. La descendance totale d’Hormisdas et d’Éloïse comprenant les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants selon la compilation faite par Lionel Morin le 6 octobre 1999 s’élève à 602 naissances soit une moyenne de 5,6 enfants par année.

Voici, dans l’ordre de leur naissance, la liste de leurs enfants dont les données de leur vie ont été compilées dans « Joutra s Ténacité et courage » par Lionel Morin.

Évelina
née le 22 mai 1893, mariée à Conrad Raymond le 24 octobre 1916. Conrad est fromagier au rang St-François. Conrad et Evelina auront 11 enfants, et 95 petits enfants.

Alcide
né le 7 juin 1894 marié à Élizabeth Lampron le 16 juin 1920. Le couple aura 14 enfants, 51 petits-enfants 125 arrière-petits-enfants.

Marie
née le 26 novembre 1895 mariée le 16 juin 1920 à Joseph Bourassa de St-Zéphirin. Ils auront 7 enfants, 26 petits-enfants et 45 arrière-petits - enfants.

Alfred
né le 1er novembre 1899, marié à Ludgarde Faucher de Ste-Brigitteen 1926. Ils auront 5 enfants dont deux seulement survivront à leur enfance.

Lucien
né le 12 août 1901, se marie le 7 juillet 1925 à Yvonne Houle de St-Cyrille. Ils auront 15 enfants, 28 petits enfants et 44 arrière petits-enfants.

Juliette
née le 30 septembre 1903, mariée à Bruno Manseau de la Baie-du-Febvre le 26 janvier 1927. Ils eurent 11 enfants, 12 petits-enfants et 13 arrière-petits-enfants,

Alice
née le 8 janvier 1905, mariée le 23 février 1938 à Émile Marcotte de St-Zéphirin. Leur famille compte 2 enfants, 4 petits-enfants et 5 arrière petits-enfants.

Lucienne
née le 24 novembre 1906, mariée à Roméo Lupien de St-Zéphirin le 2 juillet 1938. Leur famille compte 4 enfants, 9 petits enfants et 6 arrière petits-enfants.

Anysie
née le 14 novembre 1908, épouse Albert Lemaire de St-Zéphirin le 11 février 1931. Ils auront 14 enfants, 20 petits enfants et 14 arrière petits enfants.

Quelques statistiques révélatrices.
On compte à Hormidas et Éloïse 602 descendants. Leur neuf enfants sont mariés à des conjoints de la région de Nicolet Yamaska.. Yvonne Houle de St-Cyrille de Wendover est la plus éloignée de la maison dHormisdas soit env. 20 km.
Six filles sur sept se marient à l’église de St-Zéphirin. Seule Lucienne s’est mariée à Montréal.

Les neuf enfants ont un total de 84 enfants soit une moyenne de 9.3 enfants chacun alors que les 68 enfants qui ont atteint l’âge de procréer n’engendreront que 194 enfants soit une moyenne de 2.8 enfants. La génération suivante dont le compte n’est peut-être pas complet donnera en 1999 une moyenne de 1,6 enfant soit un total de 324 enfants pour 194 parents. .

Les enfants d’Hormisdas sont tous nés dans la maison paternelle et il en va de même pour les enfants de ceux ou celles qui sont demeurés à la campagne soit ceux d’ Alcide, de Marie, d’Alfred, de Lucien d’ Alice, et d’Anysie.

Tous les enfants d’Hormisdas s’installent à la campagne après leur mariage. Seules les familles d’Evelina et de Juliette iront vivre en ville mais après respectivement dix ans et deux ans de vie à la campagne

Mes meilleurs souvenirs d’Hormisdas
Je le revois encore assis au bout du poêle après le souper, dans sa chaise berçante, la pipe à la bouche et le crachoir à proximité.
Il était le terrain de jeu des enfants. On se faisait prendre à tour de rôle, on s’assoyait sur les bras de sa chaise, on lui jouait dans les cheveux. D’une patience extraordinaire il ne nous repoussait jamais. C’est maman qui nous disait de lui donner un peu de répit. « Donnez une chance à peupére disait-elle, allez jouer ailleurs »

Hormidas était aussi un habile cordonnier. Les jours d’hiver ou de pluie il apportait, toujours à sa place favorite, près du poêle, son atelier et ses outils : deux douves de baril rattachées à la base qu’il tenait entre ses genoux lui servaient d’étau à retenir les pièces de cuir qu’il cousait avec un ligneul enduit de goudron et d’alun. Toutes les parties de l’attelage des chevaux, brides, traits, collier etc… étaient fabriquées ou réparées par lui dans cet atelier de fortune. Il avait fait déjà m’a-t-on dit des souliers de bœuf dont la semelle était fixée par des chevilles de bois.

Je le revois aussi solennel le Jour de l’An alors qu’il donnait la bénédiction paternelle à chacun de ses enfants qui arrivaient pour la veillée du Jour de l’An. Le matin, après le train il nous avait bénits. Une scène de Edmond Massicotte: nous les enfants à genoux près du poêle de cuisine entourant papa incliné, maman debout, discrète à distance dans l’embrasure de la porte du salon, et grand père, les deux mains levées au-dessus de nos têtes qui prononce d’une voix de prière en traçant le signe de la croix la formule consacrée: « Que le bon Dieu vous bénisse! »

Je me revois aussi à genoux à ses côtés sur la couverture de la remise à bois en train de la couvrir de bardeaux de cèdre odoriférants comme le printemps. Travailler avec grand-père était un privilège. Le voir aider au train, couper le savon dans la grande bouilloire, saigner le cochonetc...était un spectacle qui marque les souvenirs d’un halo ultraviolet.

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Souvenirs d’une présence qui a l’éternité pour espace
Souvenirs d’une affection qui enveloppe comme la chaleur d’un feu de bois crépitant dans le poêle
Souvenirs de gestes qui ont l’assurance des traditions accumulées
Souvenirs d’une prière qui rassemble les jours pour les ouvrir au mystère
Tel est grand-père, ce peupére affectueux, qui demeure toujours grand
dans ma mémoire.

Généalogie des Jutras




dimanche 5 avril 2009

Le village de St-Zéphirin








Le village est bien bâti et agréablement situé dans une plaine coupée par une petite rivière bordée d'arbres, qui donne beaucoup de variété au paysage. Durant la belle saison, on peut y admirer des parterres entretenus avec fierté, regorgeants de fleurs diverses, d'arbres et d'arbustes choisis avec grand soin, valant la peine que l'on s'y arrête pour les admirer.

Outre la rue principale, on y compte cinq autres rues: de l'église, St-Joseph, St-François-Xavier, des Loisirs et Louise Dumouliin.

Dans le village, on compte environ 100 foyers.


Tiré de Album du souvenir du 150e anniversaire p. 22

Les armoiries de St-Zéphirin de Courval


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Tiré de Album souvenir du 150e anniversaire - 1835-1885 St-Zéphirin-de-Courval



mercredi 1 avril 2009

Vente par Ludger Lahaie à Horm. Jutras - 28 octobre 1902


L’an mil neuf cent deux, le vingt huitième jour d’octobre.

Ø Devant Edmond Rousseau, soussigné notaire public pour la Province de Québec.
Ø A comparu :
Ø M. Ludger Lahaie cultivateur demeurant en la paroisse St-Zéphirin. Lequel a par les présentes vendu avec les garanties de droit à Monsieur Hormisdas Jutras, cultivateur demeurant en la paroisse St-Zéphirin, a ce présent & acceptant acquéreur pour lui & ses ayant cause, savoir :
1- Un terrain situé en la concession nord -ouest St-Alexandre contenant un arpent de la large sur trente arpents de profondeur, avec bâtisses dessus construites, borné en front au chemin public en profondeur à la concession Ste-Geneviève d’un côté au lot de terre numéro soixante douze et de l’autre côté au reste du lot dont il fait (ptie 73) soixante-treize, avec réserve par le vendeur de l’usage des dites bâtisses pendant un an à compter d’aujourd’hui.
2- Un terrain situé en la concession Ste-Geneviève contenant environ vingt sept arpents en superficie, faisant partie du lot de terre décrit au cadastre officiel susdit sous numéro parti de soixante-neuf (ptie 69) cette partie ayant les mêmes bornes que le lot tout entier sauf du côté sud est où elle est bornée par sa partie appartenant à Zéphirin Chassé. Les terrains ci-dessus décrits sont garantis de plus ou le moins devant être au profit ou à la perte de l’acquéreur quelque grande que soit la différence.
3- Six vaches à lait et une taure ou deux veaux livrables par le vendeur à son choix sur son troupeau le quinze avril prochain et le vendeur ne sera pas responsable des accidents qui pourraient survenir à des animaux, jusqu’à cette date, l’acquéreur perdant la moitié de celles qui seraient mortes ou de la valeur dont elles auraient pu décroître. Le dit acquéreur dit avoir visité ce que par les présentes vendu et en être content et le vendeur a déclaré en être propriétaire par bons titres. Aux présentes est intervenu MrFrançois Lahaie cultivateur de St-Zéphirin, lequel renonce à tous droits de pension ou autres qu’il peut avoir ou prétend sur le terrain ci-dessus décrit et mentionné en un contrat de mariage de Ludger Lahaie avec Marie Élise Lemaire passé devant GP Rousseau NP le vingt & un juillet mil huit cent quatre vingt cinq. Au moyen des présentes le vendeur se dessaisit de ce qui par les présentes vendu et su saisit l’acquéreur pour par lui en jouir faire & disposer comme bon lui semblera a toujours et en prendre possession immédiate.

Cette vente est faite à la charge par l’acquéreur des taxes, cotisations, répartition d’église & autres contributions quelconque futures seulement y compris rente seigneuriale ou autre considération au prix & somme de trois mille neuf cents dollars courant, que l’acquéreur paiera à demande avec intérêt sur la dite somme au taux de cinq pour cent par an à compter d’aujourd’hui, l’intérêt payable annuellement.

Dont acte sous numéro huit cent quatre-vingt-deux de mon répertoire.
Fait et passé à St-Zéphirin à la date susdite en mon étude.

Et après lecture faite, les parties ont signé avec le notaire excepté M. François Lahaie cultivateur de St-Zéphirin qui a déclaré ne savoir signer en présence de M. Arseine Therrien cultivateur de St-Zéphirin, témoin qualifié requis, qui lecture faite a signé avec les autres parties et le notaire.

(Signé) Ludger Lahaie
Hormisdas Jutras
Arseine Therrien
ED Rousseau Notaire
Vraie copie de la minute demeure en mon étude.
Ed Rousseau Notaire