Renvois et références reliés aux textes mémoires de Florian Jutras

mardi 30 juin 2009

De Maurice - Mackinaw

Voici les résultats des recherches faites par Maurice Nadeau sur le terme "Mackinaw"

Dictionnaire Belisle (1955)
mackinaw : (De l'Ile de Mackinaw sur le Lac Huron) Étoffe de laine à larges carreaux dont on fait des blouses très chaudes. Ces blouses elles-mêmes.

Dictionnaire Robert (1992)
mackinaw : Longue veste à carreaux, faite d'un épais tissu de laine (le mackinaw) portée principalement par les travailleurs forestiers, les chasseurs, les^pêcheurs. * Grand manteau à larges carreaux, en tissu de laine.

Dictionnaire de la langue québécoise (Léandre Bergeron) (1980) Édition V L B
mackinaw : Gros manteau trois quart de toile souvent doublé de mouton.

et pour finir voir plus bas. (Extrait de www.grand-dictionnaire.com) site de L'Office de la langue française du Canada

jeudi 18 juin 2009

R-1.2 Documents d'appoint sur le p'tite école au Québec



La p’tite école sur le net


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Autrefois, on parlait de glanures. Aujourd’hui, même en milieu rural, on surf sur le net.
Voici, pour prolonger le survol de la petite école de mon enfance, quelques sites qui me semblent bien montrer comment dans les années 40 on vivait la p’tite école et comment elle a évolué.
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L’école du rang Authier en abitibi
Présente un musée des écoles de rang On y trouve une galerie de 94 photos allant de la description des locaux au mobilier scolaire et au matériel pédagogique utilisé : bulletins, manuels, cahiers d’exercice.



Une évolution rapide

De l’école de rang aux polyvalentes (films
Les archives audiovisuelles du Centre de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Présentent une série de films sur l’éducation au Québec de 1940 à 1964

http://www.banq.qc.ca/histoire_quebec/branche_sur_notre_histoire/films_liste.jsp
À voir
Jeunesse rurale (1951)30m28s, Fr.Réalisateur : Maurice Proulx / Production : Service de Ciné-Photographie

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LES ÉCOLES DE RANG: faits et anecdotesCes pages sont intégrées au site:
(Un clic sur chaque titre de la table des matières.


Site mis au point par notre ami Jean. Fait l’historique des cinq écoles du rang de St-Armand et du couvent des religieuses.
http://saint-armand.esm.qc.ca/2005_12_15_saint-armand_archive.html



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RÉSUMÉ
Récit du parcours scolaire d’une fillette au Québec, durant les années 1940, dans une école primaire
mixte du Québec, comme l’étaient la majorité des écoles de villages et de petites villes.
Alors que la Seconde Guerre mondiale rythme au loin la vie du monde, ce récit nous informe sur
l’enseignement avant la grande réforme pédagogiques de 1948, sur les institutrices, sur l’encadrement
religieux et sur le rôle positif que joue l’école à cette époque qui précède la télévision,
dans une famille où l’instruction est très valorisée.

rhe/article/download/279/696+%C3%A9cole+de+rang+qu%C3%A9bec+1940&cd=63&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

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Le rang VI du canton de Brompton en Estrie : un paysage en constante évolution
Le rang est le témoin privilégié de cette appropriation progressive de la ville sur la campagne. Les repères d’autrefois identifiant cet espace spécifique tendent à disparaître et à se substituer à une nouvelle réalité. Pour illustrer ce phénomène, l’analyse du changement du paysage rural de l’ancien canton de Brompton (Estrie, Québec) de 1950 à aujourd’hui à été effectuée. L’objectif étant de déterminer les transformations de la propriété foncière dans le processus d’urbanisation et de modernité. L’examen d’un cas type de rang québécois situé en périphérie d’un centre urbain permet de mettre en évidence la valeur du rang comme outil d’accélération de l’urbanisation.

http://www.centpapiers.com/la-transformation-du-paysage-rural-quebecois/1711/


Site à compléter par vos trouvailles et vos lectures
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samedi 13 juin 2009

Règlement pour la régie des Écoles de la paroisse de St-Zéphirin, le 9 septembre 1871.

Addendum 3

1. Les institutrices pour compléter leur année scolaire ne devront pas donner moins que le temps de jour d'école déterminé par la loi.

2. Elles auront chacune un journal tenu avec ordre jour après jour, lequel sera remis aux commissaires d'école à la fin de l'année. Elles auront en outre un registre pour y inscrire les remarques, avis et certificats que les visiteurs, Commissaires et Inspecteurs jugeront à propos de faire conformément aux ordres de M. le Ministre de l'Instruction publique.

3. Elles se conduiront d'une manière tout à fait chrétienne, donnant en toutes choses le bon exemple, fréquentant régulièrement les sacrements au moins toutes les six semaines, ne donnant dans leurs maisons ou ailleurs aucune réunion de jeu de divertissement ou de jeunes gens, évitant les veillées, les danses, les promenades avec les jeunes gens, en un mot tout ce qui pourrait donner prise à la critique. Elles seront toujours vêtues avec modestie, foulant aux pieds les vaines parures, tout ce qui ressent le luxe et tout ce qui pourrait inspirer à leurs élèves l'amour de la vanité, se conformer sur ce point aux conseils que M. le Curé jugera à propos de leur donner.
4. Elles devront se faire une haute idée de leur vocation, considérant qu'elles sont appelées à former le coeur de leurs élèves à la vertu et à les initier aux connaissances nécessaires à leur position et elles se rappelleront toujours quelle grande responsabilité pèserait sur leur conscience si par négligence à s'acquitter de leur devoir, par mauvais exemple, ou par défaut de surveillance, elles laissaient leurs élèves contracter de mauvaises habitudes ou perdre leur temps.
5. Elles exerceront par conséquent la plus stricte surveillance et veilleront soigneusement sur les moeurs de leurs élèves les tenant à étudier sans perdre un seul instant, ne souffrant aucune parole déshonnête, de jurement, de sacre, aucune mauvaise action, aucune posture qui puisse tant soit peu blesser la modestie et mal édifier les autres. Cette surveillance indispensable devra s'exercer avant les classes quand les enfants sont réunis autour de la maison et elles ne permettront aucun jeu bruyant, aucun cri.

6. Pendant les classes, elles permettront aux élèves de sortir, mais dans le cas de nécessité seulement et jamais à deux à la fois et toujours avec permission. Cette permission devra être demandée rarement.
7. Elles ne se permettront jamais de tutoyer les élèves quelques jeunes qu'ils soient, c'est un moyen bien efficace de se faire respecter et elles donneront deux ou trois fois par semaine des leçons de politesse que l'on trouve à la fin du "Nouveau Traité" ou du "Devoirs".

8. Elles ne laisseront jamais leurs élèves en foule et avec précipitation à la fin des classes, mais elles leur feront prendre leur rang dans la maison; leur recommandant de les conserver jusque chez leurs parents, leur ordonnant de se rendre de suite, sans s'arrêter, ni jouer, ni insulter personne, ni crier, en saluant tous ceux qu'ils rencontreront. Les petites filles sortiront au moins cinq minutes après les petits garçons.

9. Elles enseigneront le catéchisme au moins deux fois la semaine à tous les enfants même à ceux qui ont fait leur première communion et elles auront un soin tout particulier de ceux qui se préparent à leur première communion.

10. Elles s'efforceront de gagner le coeur de leurs élèves, les reprenant avec douceur et charité, évitant de les reprendre dans la colère, ne se servant jamais de paroles ou de qualifications blessantes, ne faisant jamais allusion aux défauts des parents.

11. Elles considéreront que rien n'est plus propre à gâter et irriter un enfant que les punitions intempestives, données à tout propos, sans aucun discernement, surtout quand ce sont des coups de règles. Elles s'efforceront de connaître le caractère de leurs 'lèves et remarqueront que les uns doivent être repris avec douceur et les autres avec un peu plus de sévérité.

12. Un enfant insubordonné, habituellement grossier, ne voulant point se corriger ou qui refuserait d'accepter la punition qu'il aura méritée devra être expulsé de l'école sur l'ordre des Commissaires ou du Commissaire de l'arrondissement et il ne sera réadmis qu'en autant qu'il acceptera la punition en faisant ses excuses à la maîtresse et en promettant sincèrement de mieux faire à l'avenir.

13. Quand il se rencontrera de tels enfants, l'Institutrice avertira d'abord les parents et s'il n'y a pas de changement, les Commissaires ou celui de l'arrondissement.
14. Si avant la classe ou pendant la classe, il se passe quelque chose de déshonnête, par paroles ou actions, les enfants qui en auront connaissance avertiront privément, jamais publiquement, l'Institutrice qui punira le coupable et avertira ses parents. S'il n'y a pas de changement, le coupable devra être chassé comme un être dangereux en suivant la règle donnée au N° 12 et 13.

15. Les enfants se montreront en toutes choses soumis et respectueux et chacun devra être pourvu de livres, papier, plumes, encre, ardoise, etc, jugés nécessaire à son avancement. Ils devront employer tout le temps de la classe à étudier sans perdre un seul instant et garderont un silence parfait.

16. Tous les lundis, l'institutrice fera faire la répétition des matières apprises par coeur durant la semaine précédente.

17. La classe du matin commencera à 9 heures par la prière du matin et le Veni Sancte et se terminera à 11.30 heures par l'Angelus et le Subtuum. La classe du soir commencera à une heure par le Veni Sancte et se terminera à 4 heures par le chapelet et la prière du soir.

18. Les prières seront faites par les élèves chacun leur tour et l'Institutrice pendant ce temps surveillera afin que chaque enfant réponde et se tienne avec respect.

19. Tout enfant qui fera de faux rapports à ses parents ou à d'autres recevra une punition proportionnée à sa faute. Cette manie de tout rapporter ce qui se passe à l'école doit être regardée comme une peste.

20. Les Institutrices engageront leurs élèves à s'aimer les uns les autres et à ne jamais se quereller.

21. Les élèves auront le soin de ne jamais aller à l'école sans se laver le visage et les mains et se peigner les cheveux.

22. Dans toutes difficultés graves avec les élèves ou les parents, les Institutrices devront consulter les Commissaires ou M. le Curé, afin d'obtenir l'aide dont elles auront besoin.

23. Elles devront lire ce règlement souvent, s'efforcer de le mettre en pratique et elles placeront leur école sous la protection de la Sainte-Famille Jésus, Marie et Joseph.
24. Elles devront donner à leurs élèves toutes les explications nécessaires pour leur faire comprendre ce qu'ils étudieront, c'est un point essentiel.

25. Enfin une Institutrice qui se néglige doit se regarder comme indigne de son salaire et de la charge qui lui est confiée et elle aura certainement un compte rigoureux à rendre à Dieu de sa négligence.

Archives de la Commission Scolaire du Lac St-Pierre, vol. I, 1853-1871.
Archives de la Commission Scolaire du Lac St-Pierre, vol. 3, 1885-1916.
Archives de la Commission Scolaire du Lac St-Pierre, vol, I, 1853-1871.
Tiré de: Saint-Zéphirin-de-Courval - SES ORIGINES - SON HISTOIRE Éd. LA MUNICIPALITÉ DE SAINT-ZÉPHIRIN-DE-COURVAL ISBN 2-9800417-0-X 1985 PP. 157-160.

jeudi 11 juin 2009

L'histoire sainte en images

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Abraham Isaac et Jacob










Joseph et Job















Moïse


















Josué - Gédéon - Samson
















Samuel Saul-David
Absalon













Tobie Salomon Jonas











Babylone Exil











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NOUVEAU TESTAMENT

Naissance



Jésus

















Mort et résurrection



Tiré de : PREMIÈRES NOTIONS D'HISTOIRE SAINTE

EN TRENTE QUATRE LEÇONS - 5e Édition Montréal Beauchemin - 1954


lundi 8 juin 2009

Les écoles du rang (1)

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Tiré de : Saint-Zéphirin de Courval - Ses origines – Son histoire
Bibliothèque nationale du Canada 1985


L'école de rang qui est en fait "la seule institution communautaire du rang »(1), établit les bases du système éducatif au Québec. Ayant une idéologie dirigée sur la religion, l'agriculture ainsi que sur la famille, elle amène un changement dans la mentalité des gens. "L'école de rang laisse entrevoir l'instruction comme une nécessité collective indispensable à l'évolution d'un peuple'(2).

Puisque le rang cumule une fonction plus importante qu'un simple chemin le long duquel se sont établis des gens, il faut donc le considérer comme étant l'unité de base du développement de la société rurale québécoise. Dans cette optique, "le rang constitue en soi une cellule paroissiale, un noyau de vie auquel se lie chaque habitant lors de manifestations plus ou moins heureuses (corvée, prière à la croix de chemin, etc.) qui renforcent les liens de cette microsociété'(3). Ceci a pour effet de susciter quelques anicroches. L'une des premières manifestations, face à la mentalité de l'époque vis-à-vis de l'école du rang, est le choix de l'emplacement de la dite école. Même si un règlement du Département de l'Instruction spécifie que l'emplacement de l'école doit être situé au milieu du rang, ceci amena quelques petites querelles. Le 2 janvier 1896, une requête est faite par Nestor Dionne et autres, alléguant que l'école N° 9 du rang St-Pierre est située à trois arpents du centre de l'arrondissement. Le 10 janvier, Anthime Benoît écrit aux Commissaires qu'il est faux de dire que l'école est à trois arpents du centre de cet arrondissement. Les Commissaires décident donc que l'école ne sera pas changée de place, mais agrandie. M. Dionne et les autres, voulant que justice soit faite, portent la cause devant le tribunal de St-Hyacinthe, où les Commissaires sont convoqués pour le 9 juin 1896. Vu que les paroisses du Québec sont de forme allongée, on retrouve une multiplication des emplacements pour les écoles de rang, ce qui fait que l'on peut en trouver plus d'une dans le même rang.

Comme St-Zéphirin ne déroge pas à la règle en ce qui a trait à la forme allongée de son territoire, nous retrouvons donc dix écoles de rang. Ces dites écoles sont situées comme suit: deux écoles dans le rang St-François, soit une dans le Bas et l'autre, dans le Haut. Le rang Ste-Geneviève n'en compte qu'une seule, tout comme le rang St-Alexandre. De son côté, le rang St-Pierre en possède quatre, soit dans le Bas et le Haut St-Pierre ; une centrale et l’autre dans le village. Par contre, le rang St-Michel en a deux aussi. (4)

Autant que pour le choix de l'emplacement, le Département del'Instruction publique incite les commissaires et les syndics d'écoles àvoir à ce que la localisation de l'école soit faite sur "un terrain sec et élevé pourvu d'eau de bonne qualité'(5) et on continue en vantant les bienfaits d'un environnement calme où il n'y a aucun risque pour la santé et la morale des enfants. Un autre facteur qui peut influencer la localisation de l'école est la topographie. L'on construit donc l'école sur la partie la plus élevée du terrain pour éloigner l'eau des fondations.

Un autre point sur lequel on doit se pencher est sans aucun doute la question des salaires et des conditions de travail. En 1873, l'institutrice de l'école N° 1, reçoit un salaire de $100,00 par année plus l'octroi alloué par le gouvernement pour l'école modèle. De leur côté, les titulaires des écoles N° 3-4-6-8-9 sont payés $80.00, celui de l'école N° 10 perçoit la somme de $72.00 et le professeur de l'école N°7 reçoit $68.00. Avec ce salaire, l'institutrice doit payer le bois nécessaire au chauffage de l'école. Vers 1900, une institutrice reçoit en moyenne $105.00 par année, tandis qu'un instituteur reçoit, pour sa part, environ $220.00 par an. Cette disparité dans les revenus permet aux commissions scolaires de voir à l'embauche d'un personnel majoritairement féminin puisqu'il est moins onéreux et plus maniable.

C.est ainsi que le 2 novembre 1936 ; une institutrice, Laure Gaudreault de La Malbaie, décide de mettre sur pied une association qui a pour effet de locacoaliser les forces éparpillées des enseignantes :En 1937 naît "La Fédération catholique des institutrices rurales", le F.C.I,R., fédération réunissant les associations de Jonquière, de St-Joseph-d'Alma, de Chicoutimi et de La Malbaie : La même année, on voit apparaître la Fédération des instituteurs et institutrices des cités et villes. C'est ainsi que se forment les associations et fédérations qui permettent aux instituteurs des écoles de rang d'avoir un meilleur sort, comparable à celui des grands centres. Nous assistons alors au début du syndicalisme.

Pour ce qui a trait aux conditions de travail, il faut d'abord dire que l'institutrice est considérée, depuis longtemps, comme une personne fainéante, incapable de faire un travail manuel utile. C'est avec l'instauration du système d'inspectorat, qui vise dans un but premier, à renseigner les gens sur la nécessité de l'instruction, que la mentalité, face à l'institutrice, a changé. C'est ainsi qu'elle devient la personne qui a le rôle le plus important devant la destinée des jeunes, après le prêtre, bien sûr. Bien que l'importance de son rôle est enfin reconnue, l'institutrice ne doit déroger à aucune règle. Ainsi doit-elle se faire accepter par les gens du rang, se mêler à toutes les activités de ce rang, donc avoir une "vie mondaine” assez chargée pour ne se mettre à dos aucune personne de son environnement. Ces activités para-scolaires ne doivent cependant, en rien, nuire à la moralité exigée par la profession d'enseignante. Il y a deux cas de mise à pied qui sont connus pour St-Zéphirin. Vous les trouverez en addendum 1 et 2 à la fin du présent chapitre. Il y a aussi en addendum 3, les règlements auxquels doit faire face l'institutrice de 1871.
"Autant, on lui refusait le droit de s'isoler, autant l'on désirait qu'elle garde ses distances vis-à-vis la communauté. Elle était véritablement une éducatrice pour tout le rang.'(6).
Bien que l'école de rang fait son apparition, dans le but premier d'offrir aux enfants une instruction nécessaire, elle voit son utilité augmenter pour différentes raisons. Les usages différents que l'on y applique répondent à des besoins créés, soit par la pauvreté, soit par les rigueurs saisonnières, ou encore à cause d'incendies ou du sous-développement des voies de communication. Dépendamment de la saison, son usage est modifié. Ainsi, pendant les vacances, les commissaires et l'institutrice permettent un autre usage à l'école. On considère donc cette dernière comme une salle de réunion ou comme une salle d’appoint, puisque souvent, c'était le seul lieu de rencontre pour les gens du rang, s'il y a des assemblées officielles.

1, Dorion, Jacques. Les écoles de rang au Québec, Motnréal, Edition de l'Homme, 1979, p17.
2. Ibid, p372.
3. Ibid, p33.
" Selon l'habitude du temps, vers les années 1830, les institutrices recevaient en fin d'année scolaire, une notice les avisant qu'elles n'étaient pas réengagées. La même année, on oublie de notifier Jeanne Boisclair, qui se présente à l'école centrale en septembre suivant. Une autre institutrice l'a remplacée. Elle poursuit en justice, et les commissaires doivent lui payer un an de salaire.
‘4. Pour voir d'une façon approximative l'emplacement de ces écoles de rang, voir carte n° 7.
5. (Donon, Jacques, Op. Cit., p37.
6. Ibid, p233.

dimanche 7 juin 2009

Les écoles de rang

Rappel historique

Sous le régime français, le clergé dirige l'éducation. Ainsi le curé veille au bon maintien de ses enseignants. Il voit à ce que le catéchisme y soit enseigné et que les garçons et les filles ne reçoivent pas leur éducation dans les mêmes écoles. Il arrive que les fabriques s'occupent des frais de construction et de l'entretien des écoles. Â cette époque, le notable de la place, soit le notaire ou parfois le médecin, a la charge de maître d'école. Selon L.P. Audet, on dénombre, à la fin du régime français, quelques 47 "petites écoles" où se donne l'enseignement primaire. Lorsque la guerre de la Conquête en 1760 arrive, le "système scolaire", qui n'est que dans un état embryonnaire, subit de graves désordres. A cette époque, l'établissement des écoles n'est pas considéré comme étant une priorité. Mais rapidement, on s'aperçoit que les conquérants voient dans l'école un moyen pour assimiler les francophones. De ce fait, les nouveaux colonisateurs tentent de les intégrer dans des écoles protestantes anglaises. Ce qui a pour but de rendre les gens encore plus méfiants face à l'instruction.

En 1801, avec la fondation de "l'institution royale", qui cherche à réduire le rôle de l'Église face à l'éducation et à censurer l'idéologie nationaliste des Québécois, on voit reprendre la lutte entre l'Église et l'État. Avec cette nouvelle réglementation, le gouvernement se voit attribuer la responsabilité de nommer tous les membres de "l'instruction royale" ainsi que les commissaires d'écoles. De cela découle la délimitation des arrondissements et l'élaboration de la réglementation relative à l'éducation, ce qui a pour effet de faire réagir le clergé. "Mgr Plessis défendit à ses prêtres de participer à l'établissement de ce régime qui, il faut bien l'avouer, connut peu de succès'(7). En 182 le calme est revenu quelque peu du côté du clergé, avec la "loi des écoles de fabrique" qui permet à chacune des fabriques de consacrer une partie de ses revenus annuels, soit le quart, pour la construction ou l'entretien d'une école.

L'année 1829 amena un compromis; ainsi naît "l'Acte pour l'encouragement de l'éducation élémentaire". C'est à cette date que l'on voit apparaître surtout les écoles de rang, puisqu'on adopte la paroisse comme étant la base même de l'organisation scolaire. Cet acte redonne à l'État certains pouvoirs. Le député assume la surveillance générale de toutes les écoles de son comté; le gouvernement accorde des subventions pourvu que les écoles fonctionnent pendant au moins 90 jours et aient un minimum de 20 enfants par jour. Malheureusement, pour la cause de l'éducation dans le Bas-Canada, cette loi provisoire de 1829, disparaît en 1836.(7).

Lorsqu'en 1841 on adopte une nouvelle loi qui ordonne l'imposition de la taxe scolaire, répartie sur tous les propriétaires, on voit arriver une vague d'impopularité chez la population. Comme cette loi est très contestée, elle est remplacée par une contribution volontaire, "mais pour un laps de temps très bref puisqu'en 1846, la taxe scolaire redevint obligatoire'($) . Par cette loi, on croit que les parents enverront leurs enfants à l'école, mais cette espérance est bien mauvaise puisque,
"Le Bas-Canada aura donc sa "guerre des éteignoirs", insurrection violente contre l'exécution des lois scolaires et surtout contre la perception de la taxe. Crise passablement généralisée à travers la province et non limitée aux milieux catholiques et canadiens-français'(9).

Cette "guerre des éteignoirs" a pour effet l'incendie de plusieurs écoles. Les documents d'archives de la Commission Scolaire pour St-Zéphirin-de-Courval ne sont disponibles qu'à partir de 1853. Il n'y est fait qu'une allusion à la détérioration d'une école. Le 22 septembre 1862, il est résolu unanimement par les commissaires:

"Vu que Charles Labonté et Octave Roi ont déplacé laclôture et fait d'autres déprédations à la maison et terrain d'école no 4. Nous autorisons Joseph Lemire de poursuivre ces derniers au nom de la Cor­poration"(lo)

Durant la même année:
"le Bas-Canada possédait sa loi scolaire organique, loi distincte pour cette partie de la province avec surintendant distinct, organismes distincts le tout affranchi de la tutelle de la municipalité civile et aussi de la politique'(11)
Pour contrecarrer ce mouvement de protestation, on crée en 1852, le système d'inspectorat des écoles. Ainsi l'inspecteur d'écoles doit renseigner la population sur la nécessité de la taxe scolaire.

Vers 1859, on organise "un conseil de l'Instruction publique". Composé d'un comité catholique où siègent les évêques un nombre égal de laïcs, et d'un comité protestant, il régit les écoles 12) : Cette naissance du Conseil de l'Instruction publique de 1860 répond donc à un besoin ressenti depuis longtemps afin d'établir une séparation entre l'éducation et la politique. On élabore, avec ce nouveau Conseil, de nouvelles politiques qui touchent les écoles de rang, en donnant de nouvelles réglementations pour l'aménagement des terrains. En 1867, le Bas et le Haut-Canada sont maintenant unis et voient entièrement à la responsabilité de l'éducation et ce, sur leur territoire respectif. De ce fait, "restait une dernière liberté à conquérir, celle qui s'incarne dans la confessionnalité'(13), principe donc établi à la grandeur de province. Ce comité, "unique pour les écoles des deux croyances, la direction y est cependant généreuse pour les protestants'(14). Une loi de 1869 tente d'améliorer l'état des choses. On établit donc un Conseil de l'Instruction publique avec deux comités distincts, l'un catholique et l'autre, protestant. Cependant, "en 1875, on avait aboli le ministère de l'Instruction publique pour le remplacer par un surintendant de l'Instruction publique nommé à vie et non responsable devant la Chambre'(15) . Un besoin de réforme se fait sentir dans les années 1890. Le gouvernement prépare un projet de loi qui amène une opposition du clergé, puisque ce dernier refuse de voir l'éducation uniquement sous la tutelle de l'État. Malgré cela, le projet est déposé en Chambre le 13 décembre 1897 et est adopté le 5 janvier 1898. Le clergé émet des pressions auprès du Conseil législatif et le projet est battu. En janvier 1899, le gouvernement présente une nouvelle législation, plus conforme aux désirs des évêques.

La même année, on uniformise les volumes pour toutes les institutions scolaires et en 1942, on oblige les enfants de 6 à 14 ans d'être présents à l'école. Dans les deux ans qui suivent, on installe la gratuité des volumes scolaires. Mais avec le début des années '50, on vise à centraliser un peu plus les écoles dans les villes et les villages et ce, au détriment des écoles de rang. C'est vraiment avec la création du Ministère de l'Éducation en 1964 que l'école de rang disparaît.

La centralisation des écoles de rang St-Zéphirin-de-Courval se fait dès le mois de septembre 1959. C'est à cette date que les Soeurs de l'Assomption viennent s'établir ici sous la direction de Sr Madeleine de l'Eucharistie. Les classes sont maintenant centralisées au village. Cependant, tout le temps que dure la construction de l'école centrale, soit l'agrandissement des sept classes qui s'ajoutent à l'école de quatre classes construite en 1954, les élèves de 2ième et 3ième année doivent être reconduits dans les écoles du Haut et du Centre de St-Pierre. Les élèves de 4ième, 5ième et 6ième année occupent la salle paroissiale, qui est divisée en trois.
Le 15 décembre, l'école est terminée, et pendant la période de vacances, on transporte tout l'ameublement des six classes dans l'école neuve. Le 7 janvier 1960, les titulaires préparent leurs classes, tableaux, affiches, etc. et le 8 janvier, les élèves entrent dans leurs classes tolites fraîches.

Donc, nos ancêtres étaient loin d'être dépourvus. Ils possédaient des connaissances qui se transmettaient de génération en génération. Ainsi, tout système qui voulait chambarder leur ordre de valeurs n'était pas très bien vu. Même si l'analphabétisme se retrouvait chez la majorité des gens, ceci ne gênait en rien leurs travaux quotidiens. Face à ça, l'avènement des écoles dans les rangs amena un chambardement dans la mentalité des gens. Il fallait maintenant défrayer les coûts de construction et d'entretien de cette dite école et payer un salaire à l'institutrice,
"mais encore perdait-on pendant cinq jours par semaine une main-d'oeuvre jeune que l'on voulait sensible à l'appel de la terre, au pro­fit d'un enseignement apparemment bien éloigné des préoccupations agricoles'(16)
Malgré tous ces obstacles, la transition qu'amène l'école de rang remet alors en question certains acquis dans la mentalité populaire. Tout cela, par contre, sans bouleverser les valeurs dites traditionnelles que sont la religion, la langue et la terre.

7. Ibid.P 24
8.Ibid, p25-26.
9. Groulx, Lionel. Histoire du Canada français, Montréal, Fides, 1960. Tome II, p222.
10.Archives de la Commission Scolaire du Lac St-Pierre, vol. I, 1853-1871.
11.Groulx, Lionel. Op. cit., p221.
12.Hamelin, Jean et al. Histoire du Québec, Montréal, Ed, France-Amérique, 1977 p.441.
13 : Groulx ; Lionel Op : Cit : p 221
14, Ibid p.350
15.Bilodeau, Rosario et al. Histoires des Canadas, Montréal, Ed. Hurtubise, 1975, p498.

jeudi 4 juin 2009

R1-2 La p'tite école du rang St-Alexandre

La p'tite école du rang St-Alexandre


Bâtie en 1929, la p'tite école du rang accueillait, bon an mal an, une trentaine d'élèves répartis en deux classes. Les grands (cinquième à la huitième) occupaient le haut dont l'espace avait été réduit du tiers pour le logement des insitutrices. Les petits (de la préparatoire à la quatrième année) généralaement plus nombreux occupaient le plancher du bas.

En 1953 la baisse de la natalité se faisant déjà sentir on inversa l'occupation des locaux, les petits en haut et les grands en bas. Vers 1956 on dut même fermer le haut pour loger tout le monde en une seule classe au premier plancher.

En 1959 suite à la politique de centralisation déjà amorcée et au nombre d'élèves insuffisant on ferma définitivement l'école du rang St-Alexandre.
Le bâtiment, qui fut notre p'tite école, a été acquis par Florian Lemaire du rang de Ste-Geneviève et y fut transporté. "

"Cette école, nous dit Pierrette Leclerc, a été achetée par Florian Lemaire, fils d’Alfred du Rang Ste-Geneviève. Il était marié à Aline Lemaire , décédée et soeur de Denis et Réal, prêtres (je crois, vos cousins). Cette école est devenue pour les porcs une belle porcherie
(en québécois, « une soue à cochons). J’espère qu’ils ont appris à lire… avant de « grogner »
.

Mon père a fréquenté la première école bâtie au même endroit mais présentement transformée en hangar chez Ernest Allard. Cette école bâtie en 1929 a été fréquentée par ses quatorze enfants. Lise, la dernière, dut en 1959 compléter son cours primaire (7e année) à l'école du village. Lise fut la seule de la famille à "bénéficier " du transport scolaire. Une ère nouvelle avait fait son apparition.

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Vers 1941




De gauche à droite

Première rangée au fond: Adéline Proulx, Marie-Laure Jutras, Clémence Courchesne


2e rangée - Yolande Jutras (ma soeur) Jeanne d'Arc Jutras, Françoise Courchesne (à Jean- Baptiste). Thérèse Courchesne (à Jos), Marie-Paule Courchesne (à Ephrem), Louisette Courchesne (à Jean-Baptiste).


Troisième rangée: Géralda Courchesne (à Omer), Claire Jutras (ma soeur), Lise... , Aurore Jutras, Françoise Courchesne (à Jean-Baptiste), Huguette...


Quatrième rangée: Berchmans Jutras (mon frère) Armand Allard, Paul-Yvon Houle, Florian Jutras, Simon Proulx,

Cinquième rangée (en avant) Denis Courchesne (à Ephrem), Laurent Jutras (mon frère), Paul Leclerc.

En 1945


Première rangée (au fond): Thérèse Jutras (Lucien) - Agathe Lemaire - Denise Leclerc (prof) Lucie Moulin


Deuxième rangée :Thérèse Courchesne (Jos) - Colette Proulx - Marcelline Gardner - Solange Lemaire - Carmen Jutras (Lucien) - Félicité Proulx

Troisième rangée: Jean-Aimé Courchesne (Jos) Roger Jutras (Alcide) Clément Courchesne (Omer) - Guy Rousseau - Jean Leclerc - Julien Proulx - Pierre-Paul Courchesne (Jean-Baptiste) -
Quatrième rangée: Félicien Gardner - Cyrille Lemaire - Martin Gardner - Clément Jutras (Lucien)- Pierre Leclerc - Léo Courchesne (Ephrem) - Cyrille Courchesne (Jean-Baptiste)
Total 24 Photo: gracieuseté de Carmen Jutras