Rappel historique
Sous le régime français, le clergé dirige l'éducation. Ainsi le curé veille au bon maintien de ses enseignants. Il voit à ce que le catéchisme y soit enseigné et que les garçons et les filles ne reçoivent pas leur éducation dans les mêmes écoles. Il arrive que les fabriques s'occupent des frais de construction et de l'entretien des écoles. Â cette époque, le notable de la place, soit le notaire ou parfois le médecin, a la charge de maître d'école. Selon L.P. Audet, on dénombre, à la fin du régime français, quelques 47 "petites écoles" où se donne l'enseignement primaire. Lorsque la guerre de la Conquête en 1760 arrive, le "système scolaire", qui n'est que dans un état embryonnaire, subit de graves désordres. A cette époque, l'établissement des écoles n'est pas considéré comme étant une priorité. Mais rapidement, on s'aperçoit que les conquérants voient dans l'école un moyen pour assimiler les francophones. De ce fait, les nouveaux colonisateurs tentent de les intégrer dans des écoles protestantes anglaises. Ce qui a pour but de rendre les gens encore plus méfiants face à l'instruction.
En 1801, avec la fondation de "l'institution royale", qui cherche à réduire le rôle de l'Église face à l'éducation et à censurer l'idéologie nationaliste des Québécois, on voit reprendre la lutte entre l'Église et l'État. Avec cette nouvelle réglementation, le gouvernement se voit attribuer la responsabilité de nommer tous les membres de "l'instruction royale" ainsi que les commissaires d'écoles. De cela découle la délimitation des arrondissements et l'élaboration de la réglementation relative à l'éducation, ce qui a pour effet de faire réagir le clergé. "Mgr Plessis défendit à ses prêtres de participer à l'établissement de ce régime qui, il faut bien l'avouer, connut peu de succès'(7). En 182 le calme est revenu quelque peu du côté du clergé, avec la "loi des écoles de fabrique" qui permet à chacune des fabriques de consacrer une partie de ses revenus annuels, soit le quart, pour la construction ou l'entretien d'une école.
L'année 1829 amena un compromis; ainsi naît "l'Acte pour l'encouragement de l'éducation élémentaire". C'est à cette date que l'on voit apparaître surtout les écoles de rang, puisqu'on adopte la paroisse comme étant la base même de l'organisation scolaire. Cet acte redonne à l'État certains pouvoirs. Le député assume la surveillance générale de toutes les écoles de son comté; le gouvernement accorde des subventions pourvu que les écoles fonctionnent pendant au moins 90 jours et aient un minimum de 20 enfants par jour. Malheureusement, pour la cause de l'éducation dans le Bas-Canada, cette loi provisoire de 1829, disparaît en 1836.(7).
Sous le régime français, le clergé dirige l'éducation. Ainsi le curé veille au bon maintien de ses enseignants. Il voit à ce que le catéchisme y soit enseigné et que les garçons et les filles ne reçoivent pas leur éducation dans les mêmes écoles. Il arrive que les fabriques s'occupent des frais de construction et de l'entretien des écoles. Â cette époque, le notable de la place, soit le notaire ou parfois le médecin, a la charge de maître d'école. Selon L.P. Audet, on dénombre, à la fin du régime français, quelques 47 "petites écoles" où se donne l'enseignement primaire. Lorsque la guerre de la Conquête en 1760 arrive, le "système scolaire", qui n'est que dans un état embryonnaire, subit de graves désordres. A cette époque, l'établissement des écoles n'est pas considéré comme étant une priorité. Mais rapidement, on s'aperçoit que les conquérants voient dans l'école un moyen pour assimiler les francophones. De ce fait, les nouveaux colonisateurs tentent de les intégrer dans des écoles protestantes anglaises. Ce qui a pour but de rendre les gens encore plus méfiants face à l'instruction.
En 1801, avec la fondation de "l'institution royale", qui cherche à réduire le rôle de l'Église face à l'éducation et à censurer l'idéologie nationaliste des Québécois, on voit reprendre la lutte entre l'Église et l'État. Avec cette nouvelle réglementation, le gouvernement se voit attribuer la responsabilité de nommer tous les membres de "l'instruction royale" ainsi que les commissaires d'écoles. De cela découle la délimitation des arrondissements et l'élaboration de la réglementation relative à l'éducation, ce qui a pour effet de faire réagir le clergé. "Mgr Plessis défendit à ses prêtres de participer à l'établissement de ce régime qui, il faut bien l'avouer, connut peu de succès'(7). En 182 le calme est revenu quelque peu du côté du clergé, avec la "loi des écoles de fabrique" qui permet à chacune des fabriques de consacrer une partie de ses revenus annuels, soit le quart, pour la construction ou l'entretien d'une école.
L'année 1829 amena un compromis; ainsi naît "l'Acte pour l'encouragement de l'éducation élémentaire". C'est à cette date que l'on voit apparaître surtout les écoles de rang, puisqu'on adopte la paroisse comme étant la base même de l'organisation scolaire. Cet acte redonne à l'État certains pouvoirs. Le député assume la surveillance générale de toutes les écoles de son comté; le gouvernement accorde des subventions pourvu que les écoles fonctionnent pendant au moins 90 jours et aient un minimum de 20 enfants par jour. Malheureusement, pour la cause de l'éducation dans le Bas-Canada, cette loi provisoire de 1829, disparaît en 1836.(7).
Lorsqu'en 1841 on adopte une nouvelle loi qui ordonne l'imposition de la taxe scolaire, répartie sur tous les propriétaires, on voit arriver une vague d'impopularité chez la population. Comme cette loi est très contestée, elle est remplacée par une contribution volontaire, "mais pour un laps de temps très bref puisqu'en 1846, la taxe scolaire redevint obligatoire'($) . Par cette loi, on croit que les parents enverront leurs enfants à l'école, mais cette espérance est bien mauvaise puisque,
"Le Bas-Canada aura donc sa "guerre des éteignoirs", insurrection violente contre l'exécution des lois scolaires et surtout contre la perception de la taxe. Crise passablement généralisée à travers la province et non limitée aux milieux catholiques et canadiens-français'(9).
Cette "guerre des éteignoirs" a pour effet l'incendie de plusieurs écoles. Les documents d'archives de la Commission Scolaire pour St-Zéphirin-de-Courval ne sont disponibles qu'à partir de 1853. Il n'y est fait qu'une allusion à la détérioration d'une école. Le 22 septembre 1862, il est résolu unanimement par les commissaires:
"Vu que Charles Labonté et Octave Roi ont déplacé laclôture et fait d'autres déprédations à la maison et terrain d'école no 4. Nous autorisons Joseph Lemire de poursuivre ces derniers au nom de la Corporation"(lo)
Durant la même année:
"le Bas-Canada possédait sa loi scolaire organique, loi distincte pour cette partie de la province avec surintendant distinct, organismes distincts le tout affranchi de la tutelle de la municipalité civile et aussi de la politique'(11)
Pour contrecarrer ce mouvement de protestation, on crée en 1852, le système d'inspectorat des écoles. Ainsi l'inspecteur d'écoles doit renseigner la population sur la nécessité de la taxe scolaire.
Vers 1859, on organise "un conseil de l'Instruction publique". Composé d'un comité catholique où siègent les évêques un nombre égal de laïcs, et d'un comité protestant, il régit les écoles 12) : Cette naissance du Conseil de l'Instruction publique de 1860 répond donc à un besoin ressenti depuis longtemps afin d'établir une séparation entre l'éducation et la politique. On élabore, avec ce nouveau Conseil, de nouvelles politiques qui touchent les écoles de rang, en donnant de nouvelles réglementations pour l'aménagement des terrains. En 1867, le Bas et le Haut-Canada sont maintenant unis et voient entièrement à la responsabilité de l'éducation et ce, sur leur territoire respectif. De ce fait, "restait une dernière liberté à conquérir, celle qui s'incarne dans la confessionnalité'(13), principe donc établi à la grandeur de province. Ce comité, "unique pour les écoles des deux croyances, la direction y est cependant généreuse pour les protestants'(14). Une loi de 1869 tente d'améliorer l'état des choses. On établit donc un Conseil de l'Instruction publique avec deux comités distincts, l'un catholique et l'autre, protestant. Cependant, "en 1875, on avait aboli le ministère de l'Instruction publique pour le remplacer par un surintendant de l'Instruction publique nommé à vie et non responsable devant la Chambre'(15) . Un besoin de réforme se fait sentir dans les années 1890. Le gouvernement prépare un projet de loi qui amène une opposition du clergé, puisque ce dernier refuse de voir l'éducation uniquement sous la tutelle de l'État. Malgré cela, le projet est déposé en Chambre le 13 décembre 1897 et est adopté le 5 janvier 1898. Le clergé émet des pressions auprès du Conseil législatif et le projet est battu. En janvier 1899, le gouvernement présente une nouvelle législation, plus conforme aux désirs des évêques.
La même année, on uniformise les volumes pour toutes les institutions scolaires et en 1942, on oblige les enfants de 6 à 14 ans d'être présents à l'école. Dans les deux ans qui suivent, on installe la gratuité des volumes scolaires. Mais avec le début des années '50, on vise à centraliser un peu plus les écoles dans les villes et les villages et ce, au détriment des écoles de rang. C'est vraiment avec la création du Ministère de l'Éducation en 1964 que l'école de rang disparaît.
La centralisation des écoles de rang St-Zéphirin-de-Courval se fait dès le mois de septembre 1959. C'est à cette date que les Soeurs de l'Assomption viennent s'établir ici sous la direction de Sr Madeleine de l'Eucharistie. Les classes sont maintenant centralisées au village. Cependant, tout le temps que dure la construction de l'école centrale, soit l'agrandissement des sept classes qui s'ajoutent à l'école de quatre classes construite en 1954, les élèves de 2ième et 3ième année doivent être reconduits dans les écoles du Haut et du Centre de St-Pierre. Les élèves de 4ième, 5ième et 6ième année occupent la salle paroissiale, qui est divisée en trois.
Le 15 décembre, l'école est terminée, et pendant la période de vacances, on transporte tout l'ameublement des six classes dans l'école neuve. Le 7 janvier 1960, les titulaires préparent leurs classes, tableaux, affiches, etc. et le 8 janvier, les élèves entrent dans leurs classes tolites fraîches.
Donc, nos ancêtres étaient loin d'être dépourvus. Ils possédaient des connaissances qui se transmettaient de génération en génération. Ainsi, tout système qui voulait chambarder leur ordre de valeurs n'était pas très bien vu. Même si l'analphabétisme se retrouvait chez la majorité des gens, ceci ne gênait en rien leurs travaux quotidiens. Face à ça, l'avènement des écoles dans les rangs amena un chambardement dans la mentalité des gens. Il fallait maintenant défrayer les coûts de construction et d'entretien de cette dite école et payer un salaire à l'institutrice,
"mais encore perdait-on pendant cinq jours par semaine une main-d'oeuvre jeune que l'on voulait sensible à l'appel de la terre, au profit d'un enseignement apparemment bien éloigné des préoccupations agricoles'(16)
Malgré tous ces obstacles, la transition qu'amène l'école de rang remet alors en question certains acquis dans la mentalité populaire. Tout cela, par contre, sans bouleverser les valeurs dites traditionnelles que sont la religion, la langue et la terre.
7. Ibid.P 24
8.Ibid, p25-26.
9. Groulx, Lionel. Histoire du Canada français, Montréal, Fides, 1960. Tome II, p222.
10.Archives de la Commission Scolaire du Lac St-Pierre, vol. I, 1853-1871.
11.Groulx, Lionel. Op. cit., p221.
12.Hamelin, Jean et al. Histoire du Québec, Montréal, Ed, France-Amérique, 1977 p.441.
13 : Groulx ; Lionel Op : Cit : p 221
14, Ibid p.350
15.Bilodeau, Rosario et al. Histoires des Canadas, Montréal, Ed. Hurtubise, 1975, p498.
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