Renvois et références reliés aux textes mémoires de Florian Jutras

mardi 7 avril 2009

Album - La maisonnée d'Hormisdas

La maisonnée d'Hormidas
Dominique Jutras ou Joutras dit Desrosiers, né en 1843 à Saint-Séverin-de-Paris de Pierre Jutrat, est l’ancêtre de la lignée des Jutras dont est issu Hormidas à la septième génération.

Hormisdas est né le 13 avril 1867 à St-Zéphirin. Il épouse Éloïse Courchesne le 23 août 1892. Le couple aura 12 enfants dont 3 meurent en bas âge. Éloïse décède le 30 mai 1910 et Hormidas trente quatre ans plus tard, le 28 déc 1944.

Petite histoire de famille :

Le père de Hormisdas, Joseph Jutras est né à la Baie-du-Febvre en 1826 de Angèle Vanasse et de François Jutras. Il est le quatrième d’une famille de 14 enfants, dont 7 garçons et 7 filles. (Notre histoire une répétition) . Il se marie à l’âge de 29 ans à Marie Dionne.

En 1840 son père François achète et défriche des lots à St-Zéphirin de Courval dans le rang St-François. En 1855 Joseph reçoit de son père à l'occasion de son mariage une terre située dans la concession St-Alexandre lot 72 de la paroisse de même paroisse. Joseph bâtit sa maison sur cette terre. Joseph et Marie ont cinq enfants dont quatre survivent. Hormidas, le dernier des survivants vient au monde le 12 avril 1867.

Sa sœur aînée Exilia née le 13 mai 1865 deviendra célèbre dans la famille par ses trois mariages et ses 22 enfants dont huit périrent de la grippe espagnole.

En 1869 une loi établit le conseil de l’instruction publique qui sera remplacé en 1875 par un surintendant de l’instruction publique nommé à vie et non responsable devant la chambre. C'est sous ce régime dirigé par les Évèques que Hormisdas fréquentera l'école du rang St-Alexandre.

En 1894 les producteurs laitiers du rang décident de bâtir une fromagerie qui sera en opération jusqu’en 1961.

En 1892 Hormidas épouse Éloïse Courchesne et hérite de la terre paternelle avec l’obligation d’entretenir ses parents jusqu’à leur mort. Son père décède le 18 novembre 1894 à l’âge de soixante-sept ans Marie sa mère survit 18 ans à son mari. Elle décède à l’âge de 88 ans le 1er novembre 1912 soit deux ans après le décès d’Éloïse épouse d'Hormisdas

Le 18 novembre 1902 Hormidas achète de Ludger Lahaie une partie du lot 73 qui est adjacent à l’ouest à la terre qu’il possède déjà. Le lot mesure un arpent de largeur par 30 arpents de profondeur. Sont inclus dans l’achat au prix de 3000$ le bâtiment en place (shed à machine) et six vaches.

En 1905, afin d’abriter plus convenablement sa famille qui compte déjà huit enfants, il construit la maison qui déménagée se trouve présentement au Village d’Antan. La première maison sera utilisée comme hangar.

Au décès de Éloïse ce sont les plus âgées de ses filles Evelina (17 ans ) puis Marie (15 ans) qui prennent la charge des enfants.

Vers 1918 Hormidas achète la terre et les bâtiments adjacents à la sienne du côté ouest. Cette terre sera léguée à Alcide à son mariage le 16 juin 1920.

En 1926 il achète un magasin général à la Visitation pour Alfred qui se marie la même année.

En 1939 il léguera sa terre à son plus jeune fils Lucien. Hormisdas décède le 30 décembre 1944 à l’âge de soixante-dix-sept ans .

Descendance
Hormidas et Éloïse engendrent 12 enfants dont trois meurent en bas âge. Les neuf survivants se marieront et auront 84 enfants dont 16 meurent en bas âge. La descendance totale d’Hormisdas et d’Éloïse comprenant les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants selon la compilation faite par Lionel Morin le 6 octobre 1999 s’élève à 602 naissances soit une moyenne de 5,6 enfants par année.

Voici, dans l’ordre de leur naissance, la liste de leurs enfants dont les données de leur vie ont été compilées dans « Joutra s Ténacité et courage » par Lionel Morin.

Évelina
née le 22 mai 1893, mariée à Conrad Raymond le 24 octobre 1916. Conrad est fromagier au rang St-François. Conrad et Evelina auront 11 enfants, et 95 petits enfants.

Alcide
né le 7 juin 1894 marié à Élizabeth Lampron le 16 juin 1920. Le couple aura 14 enfants, 51 petits-enfants 125 arrière-petits-enfants.

Marie
née le 26 novembre 1895 mariée le 16 juin 1920 à Joseph Bourassa de St-Zéphirin. Ils auront 7 enfants, 26 petits-enfants et 45 arrière-petits - enfants.

Alfred
né le 1er novembre 1899, marié à Ludgarde Faucher de Ste-Brigitteen 1926. Ils auront 5 enfants dont deux seulement survivront à leur enfance.

Lucien
né le 12 août 1901, se marie le 7 juillet 1925 à Yvonne Houle de St-Cyrille. Ils auront 15 enfants, 28 petits enfants et 44 arrière petits-enfants.

Juliette
née le 30 septembre 1903, mariée à Bruno Manseau de la Baie-du-Febvre le 26 janvier 1927. Ils eurent 11 enfants, 12 petits-enfants et 13 arrière-petits-enfants,

Alice
née le 8 janvier 1905, mariée le 23 février 1938 à Émile Marcotte de St-Zéphirin. Leur famille compte 2 enfants, 4 petits-enfants et 5 arrière petits-enfants.

Lucienne
née le 24 novembre 1906, mariée à Roméo Lupien de St-Zéphirin le 2 juillet 1938. Leur famille compte 4 enfants, 9 petits enfants et 6 arrière petits-enfants.

Anysie
née le 14 novembre 1908, épouse Albert Lemaire de St-Zéphirin le 11 février 1931. Ils auront 14 enfants, 20 petits enfants et 14 arrière petits enfants.

Quelques statistiques révélatrices.
On compte à Hormidas et Éloïse 602 descendants. Leur neuf enfants sont mariés à des conjoints de la région de Nicolet Yamaska.. Yvonne Houle de St-Cyrille de Wendover est la plus éloignée de la maison dHormisdas soit env. 20 km.
Six filles sur sept se marient à l’église de St-Zéphirin. Seule Lucienne s’est mariée à Montréal.

Les neuf enfants ont un total de 84 enfants soit une moyenne de 9.3 enfants chacun alors que les 68 enfants qui ont atteint l’âge de procréer n’engendreront que 194 enfants soit une moyenne de 2.8 enfants. La génération suivante dont le compte n’est peut-être pas complet donnera en 1999 une moyenne de 1,6 enfant soit un total de 324 enfants pour 194 parents. .

Les enfants d’Hormisdas sont tous nés dans la maison paternelle et il en va de même pour les enfants de ceux ou celles qui sont demeurés à la campagne soit ceux d’ Alcide, de Marie, d’Alfred, de Lucien d’ Alice, et d’Anysie.

Tous les enfants d’Hormisdas s’installent à la campagne après leur mariage. Seules les familles d’Evelina et de Juliette iront vivre en ville mais après respectivement dix ans et deux ans de vie à la campagne

Mes meilleurs souvenirs d’Hormisdas
Je le revois encore assis au bout du poêle après le souper, dans sa chaise berçante, la pipe à la bouche et le crachoir à proximité.
Il était le terrain de jeu des enfants. On se faisait prendre à tour de rôle, on s’assoyait sur les bras de sa chaise, on lui jouait dans les cheveux. D’une patience extraordinaire il ne nous repoussait jamais. C’est maman qui nous disait de lui donner un peu de répit. « Donnez une chance à peupére disait-elle, allez jouer ailleurs »

Hormidas était aussi un habile cordonnier. Les jours d’hiver ou de pluie il apportait, toujours à sa place favorite, près du poêle, son atelier et ses outils : deux douves de baril rattachées à la base qu’il tenait entre ses genoux lui servaient d’étau à retenir les pièces de cuir qu’il cousait avec un ligneul enduit de goudron et d’alun. Toutes les parties de l’attelage des chevaux, brides, traits, collier etc… étaient fabriquées ou réparées par lui dans cet atelier de fortune. Il avait fait déjà m’a-t-on dit des souliers de bœuf dont la semelle était fixée par des chevilles de bois.

Je le revois aussi solennel le Jour de l’An alors qu’il donnait la bénédiction paternelle à chacun de ses enfants qui arrivaient pour la veillée du Jour de l’An. Le matin, après le train il nous avait bénits. Une scène de Edmond Massicotte: nous les enfants à genoux près du poêle de cuisine entourant papa incliné, maman debout, discrète à distance dans l’embrasure de la porte du salon, et grand père, les deux mains levées au-dessus de nos têtes qui prononce d’une voix de prière en traçant le signe de la croix la formule consacrée: « Que le bon Dieu vous bénisse! »

Je me revois aussi à genoux à ses côtés sur la couverture de la remise à bois en train de la couvrir de bardeaux de cèdre odoriférants comme le printemps. Travailler avec grand-père était un privilège. Le voir aider au train, couper le savon dans la grande bouilloire, saigner le cochonetc...était un spectacle qui marque les souvenirs d’un halo ultraviolet.

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Souvenirs d’une présence qui a l’éternité pour espace
Souvenirs d’une affection qui enveloppe comme la chaleur d’un feu de bois crépitant dans le poêle
Souvenirs de gestes qui ont l’assurance des traditions accumulées
Souvenirs d’une prière qui rassemble les jours pour les ouvrir au mystère
Tel est grand-père, ce peupére affectueux, qui demeure toujours grand
dans ma mémoire.

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