Joyeux NoëlBonne Année
Il est de ces temps que l'on dit bénis... parce qu'ils renvoient à l'enfance et aux valeurs de nos familles respectives. Dans mon village algonquin, la Noël et le Nouvel An étaient fêtés royalement. On y mettait le paquet. C'était le retour des chantiers et tout était prétexte à la fête. Après les longs mois de durs labeurs dans le bois, la retenue n'était pas trop de mise. On arrosait abondamment la divine naissance. De Noël aux Rois, on allait de famille en famille. Victuailles, boissons, friandises, cadeaux, chants et réunions de famille, ça swingnait en grand. On pouvait facilement déjeuner chez soi, dîner chez un oncle et souper chez une autre tante. Il m'est arrivé fréquemment de me réveiller ailleurs parce qu'endormi au départ de mes parents, je restais là ou la veillée avait eu lieu. À Maniwaki, y'en avait des Nault et ça fêtait fort. Des six hôtels locaux, quatre appartenaient à des membres de la famille. Les grandes familles rivalisaient d'astuces pour célébrer dignement l'événement. Dans mon clan, il y avait deux types de famille: les riches et les pauvres. Durant les fêtes, on essayait d'oublier les revenus de chacun.
Le bal commençait à la messe de minuit solennelle ou les Oblats pontifiaient dans leurs plus beaux atours. Les Soeurs grises du couvent et les frères du Sacré-Coeur du collège avaient préparé soigneusement les enfants. Les chanteurs de la chorale et les enfants de choeur mettaient tout leur ardeur d'enfant; moi, qui faisait partie de la chorale et des enfants de choeur j'étais toujours déchiré si je devais être au jubé ou au choeur. N'oubliez pas que l'on mettait nos soutanes rouges et nos surplis de dentelle durant les fêtes et on se pavanait par une entrée des plus solennelles. Les nobles de la place, les Hubert, les McConnery, les L'Heureux, les Besner, Poliquin, les Thériault, les Gendron, certains Nault ...... avaient payé pour les bancs de choix en avant dans la Grande Eglise car il y avait la chapelle dans le flat pour les pauvres. Là aussi, on payait les bancs et les moins pauvres se trouvaient en avant en allant jusqu'au plus pauvres en arrière ou debout. Chacun réussissait à prendre sa place. Ce clivage n'obscurcissait pas trop la fête; on n’avait pas encore découvert l'égalité de tous devant Dieu. On trouvait normal que les cousins et cousines riches soient ensevelis sous les cadeaux tandis que nous, avions un ou deux cadeaux pratiques: chandails, bottes, tuque, mitaines.... parfois skis ou patins. L'amour des parents suppléaient au manque de sous.
Dans le temps, il y en avait de la neige! Trop. Parfois, ça bouchait la vue de nos fenêtres de maison. À Maniwaki comme ailleurs, on ne ramassait pas la neige et nos journées se passaient dehors. Nos maisons étaient petites, les familles nombreuses et c'est dehors qu'il y avait de la place. On jouait au hockey dans la rue ou à la patinoire des frères. De plus, on glissait; les montagnes n'étaient pas loin. Le 6 janvier, on allait embrasser le petit Jésus de cire à l'église et on savait que ce doux baiser en plus de nous faire partager les microbes des ribambelles d'enfants nous amenait inéluctablement à la rentrée scolaire de janvier.
Ainsi se déroulait le temps. Que reste-t-il de ces temps anciens? Des souvenirs certes, mais aussi des valeurs que nous avons transmises à nos enfants. Il ne peut y avoir de Noël heureux sans nos enfants et nos petits enfants, sans les membres de la famille. Noël est et demeure pour moi une fête : fête de famille, fête de joie, fête de célébration..
Il est de ces temps que l'on dit bénis... parce qu'ils renvoient à l'enfance et aux valeurs de nos familles respectives. Dans mon village algonquin, la Noël et le Nouvel An étaient fêtés royalement. On y mettait le paquet. C'était le retour des chantiers et tout était prétexte à la fête. Après les longs mois de durs labeurs dans le bois, la retenue n'était pas trop de mise. On arrosait abondamment la divine naissance. De Noël aux Rois, on allait de famille en famille. Victuailles, boissons, friandises, cadeaux, chants et réunions de famille, ça swingnait en grand. On pouvait facilement déjeuner chez soi, dîner chez un oncle et souper chez une autre tante. Il m'est arrivé fréquemment de me réveiller ailleurs parce qu'endormi au départ de mes parents, je restais là ou la veillée avait eu lieu. À Maniwaki, y'en avait des Nault et ça fêtait fort. Des six hôtels locaux, quatre appartenaient à des membres de la famille. Les grandes familles rivalisaient d'astuces pour célébrer dignement l'événement. Dans mon clan, il y avait deux types de famille: les riches et les pauvres. Durant les fêtes, on essayait d'oublier les revenus de chacun.
Le bal commençait à la messe de minuit solennelle ou les Oblats pontifiaient dans leurs plus beaux atours. Les Soeurs grises du couvent et les frères du Sacré-Coeur du collège avaient préparé soigneusement les enfants. Les chanteurs de la chorale et les enfants de choeur mettaient tout leur ardeur d'enfant; moi, qui faisait partie de la chorale et des enfants de choeur j'étais toujours déchiré si je devais être au jubé ou au choeur. N'oubliez pas que l'on mettait nos soutanes rouges et nos surplis de dentelle durant les fêtes et on se pavanait par une entrée des plus solennelles. Les nobles de la place, les Hubert, les McConnery, les L'Heureux, les Besner, Poliquin, les Thériault, les Gendron, certains Nault ...... avaient payé pour les bancs de choix en avant dans la Grande Eglise car il y avait la chapelle dans le flat pour les pauvres. Là aussi, on payait les bancs et les moins pauvres se trouvaient en avant en allant jusqu'au plus pauvres en arrière ou debout. Chacun réussissait à prendre sa place. Ce clivage n'obscurcissait pas trop la fête; on n’avait pas encore découvert l'égalité de tous devant Dieu. On trouvait normal que les cousins et cousines riches soient ensevelis sous les cadeaux tandis que nous, avions un ou deux cadeaux pratiques: chandails, bottes, tuque, mitaines.... parfois skis ou patins. L'amour des parents suppléaient au manque de sous.
Dans le temps, il y en avait de la neige! Trop. Parfois, ça bouchait la vue de nos fenêtres de maison. À Maniwaki comme ailleurs, on ne ramassait pas la neige et nos journées se passaient dehors. Nos maisons étaient petites, les familles nombreuses et c'est dehors qu'il y avait de la place. On jouait au hockey dans la rue ou à la patinoire des frères. De plus, on glissait; les montagnes n'étaient pas loin. Le 6 janvier, on allait embrasser le petit Jésus de cire à l'église et on savait que ce doux baiser en plus de nous faire partager les microbes des ribambelles d'enfants nous amenait inéluctablement à la rentrée scolaire de janvier.
Ainsi se déroulait le temps. Que reste-t-il de ces temps anciens? Des souvenirs certes, mais aussi des valeurs que nous avons transmises à nos enfants. Il ne peut y avoir de Noël heureux sans nos enfants et nos petits enfants, sans les membres de la famille. Noël est et demeure pour moi une fête : fête de famille, fête de joie, fête de célébration..
EDDY
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